Steve Remesch est un ancien rédacteur de larticle.ch. Il travaille en tant que journaliste dans la rédaction en ligne du Luxemburger Wort au Luxembourg. Il nous raconte son parcours et nous donne quelques conseils. Photo : Steve RemeschLarticle.ch : Comment as-tu découvert larticle.ch et qu’est-ce qui t’as donné envie d’y écrire ?
Steve Remesch : C’est un ami qui m’en a parlé. J’ai été rapidement persuadé et il m’a présenté à Viviana[1]. Je venais d’arriver en Suisse et il y avait mille et une choses à découvrir. À côté de l’aventure journalistique, je manquais cruellement d’expérience dans l’écriture en français.
L.ch : As-tu travaillé pour d’autres médias pendant tes études ?
S.R.: Déjà pendant mes études secondaires j’ai fait des stages au sein de la rédaction de la radio DNR au Grand-Duché. J’y ai passé une grande partie de mes vacances. La radio était une très bonne école. J’y ai appris à travailler rapidement, à être concis et précis dans mes textes. Vers la fin de mes études universitaires, j’ai fait des piges pour différents “supports print” du groupe Saint Paul Luxembourg.
L.ch : Conseilles-tu aux apprentis journalistes de faire des stages ?
S.R.: Absolument. L’expérience, la pratique et la débrouillardise font la différence. Le diplôme ne fait pas un journaliste. Il faut savoir mettre en œuvre ce qu’on à appris pendant les études. Moi, j’ai fait une cinquantaine de semaines de stage pendant mes études.
L.ch : Raconte-nous un peu ton quotidien de journaliste freelance. Qu’as-tu fais durant cette période ?
S.R.: Le grand défi en tant que freelance est de pouvoir vivre des piges. C’est assez dur en tant que jeune journaliste. Il faut se créer une solide réputation. Donc il faut toujours livrer un très bon travail et ce dans les meilleurs délais. En général le pigiste reçoit des commandes, mais comme ça n’arrive pas tous les jours, il faut garder les yeux ouverts et chercher soi-même des sujets à proposer aux rédactions. Un bon tuyau est de faire des (mini-) interviews ou des portraits en marge de l’actualité. Cela intéresse souvent les rédactions. En plus, c’est fait en une après-midi et ça permet de nouer des contacts dans le monde politique, culturel, sportif… etc. Et il ne faut pas oublier les photos. En tant que pigiste, les photos rapportent souvent plus que les textes.
L.ch : Quel est ton poste actuel et quel parcours as-tu fait pour y parvenir ?
S.R.: Aujourd’hui, et ce depuis 2006, je suis journaliste généraliste dans la rédaction en ligne et germanophone du Luxemburger Wort (http://www.wort.lu). Au fil des années je me suis spécialisé dans les faits divers et le judiciaire.
L.ch : Quels sont les avantages de travailler dans une rédaction plurilingue ?
S.R.: 44,5 % des résidents luxembourgeois sont de nationalité étrangère. Le fait de proposer des informations en Allemand, Français, Anglais et Portugais reflète bien la réalité démographique de ce pays multiculturel. Nos rédactions sont en général organisées par langue. Tout en gardant une même ligne éditoriale, chaque pool linguistique aborde l’actualité à sa propre façon. Les simples traductions sont rares et le choix et le poids des sujets sont par conséquent souvent différents.
L.ch : Pourquoi as-tu choisi le Luxemburger Wort ?
S.R.: C’est très simple. À l’époque j’avais envoyé des demandes de stage à tous les acteurs du monde médiatique luxembourgeois – 27 en tout. Dans ma lettre de motivation j’avais expliqué que je prévoyais de faire des études en journalisme et que je voulais voir à quoi ressemblait le métier. J’ai eu cinq réponses dont quatre négatives. Le directeur de la radio DNR, m’a proposé un essai de deux semaines. Finalement j’y suis resté pendant huit semaines. La radio fait partie du groupe Saint Paul Luxembourg, qui est l’éditeur du Luxemburger Wort. Le passage est venu naturellement.
L.ch : À quoi ressemble le paysage médiatique luxembourgeois ?
S.R.: Le paysage médiatique du Luxembourg est très riche et diversifié. Il y a sept quotidiens, sept hebdomadaires, huit magazines, sept radios, cinq sites d’informations en ligne, une chaîne de télévision nationale. Saint Paul Luxembourg est l’acteur principal des médias print et RTL Group domine l’audiovisuel.
L.ch : Pourquoi t’es-tu spécialisé sur les affaires judiciaires et les faits divers ?
S.R.: J’ai toujours eu un faible pour ces sujets. Il n’y a pas vraiment d’explication.
L.ch : Qu’est-ce qui te plaît le plus et qu’est-ce qui est le plus difficile dans ton métier actuel ?
S.R.: Le journaliste en ligne est toujours sous haute tension. On est toujours dans le direct. Le défi majeur à côté de la rapidité est le souci de qualité.
L.ch : Quels conseils donnerais-tu à des apprentis journalistes ?
S.R.: Faites ce qui vous plaît le plus et faites le à fond. Soyez culottés, plein d’ambition, francs et surtout, n’ayez peur de rien et de personne.
Propos recueillis par Alexandre Wälti