L’article.ch part à la rencontre de ses anciens rédacteurs afin de savoir ce qu’ils sont devenus. Après un Master en Journalisme à l’Université de Louvain, Zoé à passé dans les différents types de médias avant de rejoindre la presse écrite. Elle est aujourd’hui journaliste au journal Le Régional.
Propos recueillis par Sandra Hildebrandt
Larticle.ch : Quelles étaient tes motivations lorsque tu as commencé à écrire pour Larticle.ch ?
Zoe Decker : Le journal n’existait pas depuis très longtemps lorsque j’ai rejoint l’équipe. Viviana (ndlr : la rédactrice en chef) était dans ma classe, elle nous a proposé d’écrire. J’ai tout de suite été motivée. C’est une excellente occasion pour toucher au métier de journaliste, une occasion de pratiquer. On avait très peu de cours de pratique journalistique, c’était un bon deal !
L.ch : Avais-tu déjà écrit auparavant pour un média ?
Z.D. : Non, c’était ma première expérience.
L.ch : Peux-tu nous en dire plus sur ton parcours académique?
Z.D. : J’ai fait un Bachelor en journalisme et communication à l’Université de Neuchâtel. Notre professeur de déontologie enseignait à l’Ecole de journalisme de Louvain. J’ai décidé de partir là-bas, avec deux copines, où j’ai fait mon Master.
L.ch : Quels sont les atouts de cette école ?
Z.D : Principalement le fait qu’elle allie cours pratiques, qui sont encadrés par des spécialistes des médias, et cours théoriques, extrêmement pointus. Le journalisme est un métier qui doit vraiment s’apprendre sur le terrain. Cela nous a aussi permis de toucher à tous les types de médias de façon concrète ; il y avait des studios, on réalisait des enquêtes, etc. On passait par toutes les étapes, de la conceptualisation à la réalisation.
La réputation de l’école, qui est membre du réseau Théophraste (ndlr : Réseau des centres francophones de formation au journalisme), est aussi un atout. Les professeurs étaient de renom. Le fait que l’école soit située à Bruxelles, un centre européen, a aussi rendu la formation intéressante. L’approche de l’école était vraiment intéressante.
L.ch : Qu’as-tu fait en sortant de l’université et comment en es-tu arrivé à ton poste actuel, au journal Le Régional ?
Z.D. : Après mon Master, j’ai été engagée dans une télé régionale, TéléBruxelles. J’étais journaliste, c’était génial. Après plus de 8 mois là bas, j’avais envie de revenir en Suisse et y travailler. J’ai envoyé beaucoup de postulations (surtout en Suisse, un peu en France), mais c’était extrêmement difficile de trouver une place. Quand j’ai abandonné l’idée de revenir ici, ne trouvant pas d’emploi, la Radio Suisse Romande, auprès de laquelle j’avais postulé environ six mois avant, m’a recontacté pour faire des flashs. Du coup, j’ai dit oui. J’y suis restée environ 8 mois. C’était génial, j’ai adoré.
L.ch : Quelles raisons t’ont poussé à passer de la radio à la presse écrite ?
Z.D. : Il y avait malheureusement deux problèmes lorsque je travaillais à la RSR (ndlr : aujourd’hui RTS). Premièrement les horaires n’étaient pas fixes. Je pouvais travailler à 30% un mois et à 150% le suivant. Mais surtout, c’était principalement du travail de bureau. Il n’y avait pas assez de terrain. Même si la radio était un coup de cœur, cela me manquait. J’ai continué à postuler et j’ai commencé au journal Le Régional, à Vevey, en septembre 2011. Je ne visais initialement pas forcément la presse écrite mais j’ai eu beaucoup de chance de trouver ce poste. Au niveau du terrain, je suis ravie ! De plus, les médias régionaux sont idéals pour débuter. On est tout de suite dans le vif du sujet et on touche à tout. C’est un excellent bagage.
L.ch : Qu’est ce qui t’a le plus surpris lorsque tu as commencé à travailler comme journaliste ?
Z.D. : Je dirai qu’on était bien préparé, il n’y a donc pas vraiment eu de surprises ! Par contre, pendant mon Bachelor, j’ai fait un stage au « 24heures ». J’avais été étonnée par la rapidité avec laquelle les journalistes écrivent ainsi que le nombre de sujets différents sur lesquels ils travaillent (des comptes d’une ville au béton recyclé (rires) !
L.ch : Qu’aimes-tu le plus dans ce métier ?
Z.D. : J’aime l’adrénaline qu’il procure, surtout en télé et en radio. J’adore cette sorte de stress positif. C’est très stimulant. On se sent vivant.
L.ch : Qu’envisages-tu pour le futur ? Où te vois tu dans 5 ou 10 ans?
Z.D. : J’aimerais vraiment revenir aux médias audiovisuels. Mon rêve serait soit de faire du reportage photo soit de travailler à la radio. Mais tout peut changer, qui sait !
L.ch : Quels sont les caractéristiques d’un journaliste, selon toi ?
Z.D. : La passion, avant tout. Dans ce métier, il n’y a pas de cadeaux. Il faut être débrouillard et déterminé, mais surtout il est essentiel de laisser de coté son égocentrisme, son ego tout simplement. Il est important aussi d’aimer les gens et apprécier les écouter.
L.ch : Que pourrais-tu donner comme conseils aux étudiants qui aspirent au métier de journaliste ?
Z.D. : Il faut y croire coûte que coûte. Le domaine n’est pas facile, y a de nombreux motivés et il est difficile de trouver une place. C’est pas pour autant qu’il faut y renoncer, c’est le plus beau métier du monde.
Pour y arriver, il faut de la pratique ; faire des stages et ne pas se laisser démoraliser si l’on ne reçoit pas de réponse. Et finalement, il est capital de se faire plaisir.
S.H.