Vivre sans déchets ? L’incroyable défi d’une famille américaine

Vivre sans déchets, est-ce possible ? Il s’appelle « Zero Waste Home », littéralement la maison sans déchets ; le projet de la famille Johnson est mondialement connu. Aperçu.

A l’heure des sacs poubelle taxés, réduire le volume de ses déchets est devenu une préoccupation centrale pour la population. Alors que certains s’y mettent progressivement, d’autres ont décidé d’en faire un défi. Béa Johnson, expatriée française aux Etats-Unis, et sa famille l’ont relevé depuis trois ans. De la taille de leur maison aux déchets qu’ils y amènent en passant par leurs consommations, chez les Johnson, le mot d’ordre est réduire. Voici comment Béa Johnson a réussi l’impossible, vivre sans poubelle.

La première étape est de se diriger vers les magasins qui offrent la possibilité d’acheter en vrac. Une pratique qui, selon Béa, a de nombreux atouts, au-delà du simple avantage financier. En effet, on peut ainsi acheter la quantité désirée, sans être dépendant des (trop grandes) quantités mises sous emballages. Satisfaite, Béa a ensuite sauté le pas et décidé de considérablement réduire ses déchets, malgré les réticences de son mari. Comme beaucoup de gens, ce dernier pensait que vivre avec l’objectif de ne pas produire de déchets serait un trop grand effort, à la fois en terme d’énergie et de coûts. Béa a toutefois prouvé le contraire. Ajustement un peu difficile au début, toute la famille s’y est habitué. Vivre sans déchets ménagers est alors devenu naturel.

Pour ne plus utiliser de sachets plastiques et autres emballages, Béa s’est armée de sac en tissus, bocaux et bouteilles qu’elle remplit. Céréales, farines, poisson, viande, fromage, shampoing et savons, chaque produit a son bocal. Pour atteindre son objectif, elle fabrique le maximum elle-même : cookies, pizzas mais aussi produits de nettoyage, dentifrice et maquillage. Dans la salle de bain les cotons ouate ont été remplacés par des disques de cotons lavables et les brosses à dents sont en bois, compostables. Et les malheureuses pubs qui atterrissent dans la boîte aux lettres de la famille Johnson repartent directement à l’expéditeur, sommé de ne plus rien envoyer. Finalement, pour cette famille, de l’envoi des factures à la location de DVDs, le maximum se fait par internet, pratique qui ne génère pas le moindre déchet.

Vivre sans déchets, est-ce toutefois vraiment possible ? A l’heure actuelle, cela semble difficile. En effet, peu de magasins en Suisse offrent la possibilité d’acheter en vrac et le temps où l’on faisait remplir sa bouteille de lait est malheureusement révolu. Or, même si l’élimination complète des déchets ne semble pas réalisable, chaque petit pas est important. S’orienter vers de petits magasins qui sont d’accord de vous mettre votre fromage directement dans votre boîte ou aller au marché avec votre panier, voilà déjà un premier pas. Béa encourage aussi les gens à partager leur volonté de réduire les déchets avec les directions des supermarchés, afin qu’ils réduisent les emballages ou proposent des solutions permettant à chaque individu de remplir ses contenants. Il est essentiel de se rendre compte que les changements ne se font pas du jour au lendemain, la famille Johnson en témoigne.

C’est la mentalité au complet qui doit changer. En décidant de vivre sans produire de déchets on apprend aussi à faire des choix et à renoncer à certains articles à cause de leur empreinte écologique. Aux dires de Béa, zéro déchet signifie : d’abord réduire, puis réutiliser et finalement recycler. Recycler est un bon début mais ce n’est pas la solution. Le recyclage demande beaucoup d’énergie et coûte cher. Il faut prendre le problème à la source et réduire les déchets de notre consommation. Ne croyez toutefois pas qu’on en devient moins heureux. Selon Béa, c’est même tout le contraire. Se débarrasser de ce dont ils n’avaient plus besoin pour ne garder que le minimum, décider de se désencombrer et se détacher des possessions matérielles, voilà qui a rendu la famille Johnson clairement plus heureuse.

En changeant son mode de vie Béa fait désormais des efforts écologiques sur de nombreux points en même temps. En souhaitant acheter des produits sans emballages elle s’est dirigée vers de plus petits magasins qui vendent en vrac et des marchés, elle consomme ainsi désormais des produits locaux et de saison.

C’est tous les aspects de sa vie qui s’en sont trouvés changés : de la consommation à la manière de vivre.

Les 5 « R » de Béa – la clé du projet Zéro Déchet

–       Refuser les choses dont on n’a pas besoin

–       Réduire ce dont on a besoin

–       Réutiliser

–       Recycler ce qui ne peut ni être refusé, ni réduit, ni réutilisé.

–       Remplir le compost

S.H.

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