Présente à l’Auvernier Jazz Festival pour la première fois, Olivia Pedroli a livré un concert révélant l’univers très riche de sa musique. Entretien en toute simplicité avec la chanteuse neuchâteloise.
Le très riche univers d’Olivia Pedroli
À l’affiche de la 4e édition de l’Auvernier Jazz Festival, la chanteuse neuchâteloise Olivia Pedroli se produisait sur scène le 25 août. L’article.ch a eu le privilège d’échanger quelques mots avec l’artiste avant son concert. Interview.
L’article.ch : La musique est présente depuis longtemps dans votre vie, que vous apporte-t-elle ?
Olivia Pedroli : Beaucoup de choses ! (sourire). La musique est avant tout mon moyen d’expression. A la base, c’était une façon de pouvoir extérioriser toutes les émotions que je n’arrivais pas à extérioriser autrement. Maintenant, je dirais que c’est un outil de travail en plus et c’est devenu mon métier.
L.ch : Mise à part le violon, y a-t-il d’autres instruments que vous pratiquez ?
O.P : Oui. J’ai fait le conservatoire en violon et après j’ai pratiqué un peu de guitare, un peu de piano et un peu de chant. Le violon reste toujours un instrument pour m’aider à composer mais je n’en joue plus sur scène parce qu’il faut tellement travailler pour que ça sonne.
L.ch : Vous appréciez particulièrement le folk, le classique et l’expérimental…
O.P : Disons que ce que j’essaie de créer avec ce disque, c’est de réunir ces trois mondes qui me plaisent. En faire un son qui finalement est assez personnel. Sur scène, j’ai réuni des musiciens qui viennent de ces différents horizons là. C’est intéressant parce que ça crée un type de son qui est assez original et ça me plaît bien. Mes deux premiers disques [ndlr The smell of wait et Sugary and dry], sous le nom de Lole, sont purement folk. J’ai ensuite eu l’envie d’aller vers des univers qui m’étaient également proches, le classique et tout ce qui est un peu plus expérimental.
L.ch : Avec « The Den », vous livrez un album plus intimiste ?
O.P : Oui et plus personnel simplement, moins standard ou moins entendu.
L.ch : Votre frère Raphael Pedroli est musicien de jazz, est-ce que ce style vous intéresse ?
O.P : J’ai joué avec mon frère sur mes deux premiers disques. Pour ce projet-là [ndlr The Den], je n’avais pas besoin de batterie ce qui fait que nous ne jouons pas ensemble. Mais qui sait, peut-être que ça se reproduira.
L.ch : Vous êtes en tournée avec l’album « The Den » depuis un certain temps, avez-vous toujours le même enthousiasme ?
O.P : Oui, j’ai toujours même plus d’enthousiasme parce que c’est un projet qui évolue, c’est un set que nous retravaillons un peu tout le temps. Il y a de l’improvisation qui vient s’ajouter. Ce n’est pas quelque chose de carré, ce qui fait que lorsque nous rentrons sur scène, il y a des moments où nous ne savons pas trop ce qui va se passer et c’est toujours excitant. Je suis contente de continuer la tournée.
L.ch : Avez-vous eu des expériences marquantes ?
O.P : C’est surtout des expériences de tournée lorsque nous enchaînons les dates les unes après les autres. Au niveau de la dynamique de groupe, c’est sympa, il y a une cohésion qui se crée et aussi au niveau de la musique, simplement. Cela évolue bien, nous nous entendons mieux, nous allons vers des subtilités qui sont peut-être moins évidentes lorsque nous faisons des concerts espacés. Là ça fait un moment que nous n’avons plus joué ensemble, donc c’est chouette de reprendre. Nous allons beaucoup tourner cet automne, à la suite. Aujourd’hui, c’est le premier concert avant la tournée. Nous irons en Allemagne, en Autriche à Vienne.
L.ch : Qu’est-ce que ça vous fait d’être ici, à l’Auvernier Jazz Festival ?
O.P : Déjà, le cadre est magnifique, espérons que le temps tienne! C’est toujours particulier de jouer chez soi, parce que la manière dont les gens nous perçoivent dans la vie de tous les jours et sur scène, c’est vraiment deux choses différentes. Parfois, de jouer devant des gens qu’on connaît, c’est comme si on montre un visage qu’ils connaissent moins. J’ai peut-être moins de facilité à montrer cet autre visage, parce que c’est comme si j’avais envie de combler les attentes de ceux que je connais. Mais à un moment donné, il faut lâcher et y aller et montrer ce qu’on a envie de proposer.
L.ch : Mais vous vous réjouissez quand même de jouer ce soir ?
O.P : Bien sûr ! (rire).
Programmée en début de soirée, Olivia Pedroli présente son dernier album The Den(2010) à l’Auvernier Jazz Festival. Ces deux précédents albums The smell of wait(2005) et Sugary and dry(2007) ont rencontré un beau succès en Suisse et à l’étranger. Avec The Den (la tanière), Olivia Pedroli nous emmène dans un univers très personnel. La chanteuse est accompagnée d’un pianiste, un saxophoniste, une violoncelliste et un programmateur. Le concert commence en douceur avec Something in the way, une reprise de Nirvana. Olivia Pedroli est au piano, elle entonne les premières notes et sa voix envoûte déjà les spectateurs présents. Reprenant sa guitare, la chanteuse livre des titres aux sonorités folk, classiques et expérimentales tels que Silent Emily, You caught me ou le très onirique Raise erase. La mélodie de The Day, très entraînante, reste longtemps en tête et la sensibilité d’Olivia Pedroli s’exprime pleinement avec A Path. La voix de la chanteuse est mise en valeur et la belle complicité l’unissant à ses musiciens est visible. Malgré la pluie qui s’est invitée en cours de route, les spectateurs ont pu découvrir le très riche univers d’Olivia Pedroli.
Propos recueillis par Muriel Chiffelle
Photos : Sandra Hildebrandt ©
Auvernier Jazz Festival : http://www.auvernierjazz.ch/
Olivia Pedroli : http://www.oliviapedroli.com/