Cela fait maintenant une année que le mouvement des Indignés existe. Réunissant des centaines de milliers de personnes, le mouvement a suivi une certaine croissance avant de perdre un peu de son souffle. Rétrospective.
Le mouvement des Indignés a pris naissance il y a une année en Espagne avant de s’étendre au reste du monde. À l’origine de ce mouvement, la combinaison de plusieurs facteurs : le printemps arabe, la crise économique espagnole et l’approche des élections municipales du pays (22 mai). Le livre Indignez-vous! de Stephen Hessel paru six mois plus tôt a également joué un rôle dans la vague de mécontentement qui s’est répandue via les réseaux sociaux pour prendre une forme réelle le 15 mai 2011, par l’occupation des places centrales des villes espagnoles.
L’occupation de la place de Madrid prit fin un mois après son installation, mais des appels à manifester continuèrent et de nombreux rassemblements eurent ensuite lieux en Europe. Le mouvement se propagea vers plusieurs villes européennes : Paris, Athènes, Londres, Lisbonne, Bruxelles et d’autres encore.
Le mouvement rassemblait d’abord toutes les couches de la société frappé par le chômage massif du pays. Sa démarche était pacifiste et apolitique, elle visait avant tout à dénoncer l’incompétence et la corruption de l’État, ainsi que sa soumission face à l’économie de marché. Lorsque le mouvement s’établît dans les autres villes, les revendications changèrent quelque peu, mais dans l’ensemble, ces « nouveaux » Indignés dénonçait les injustices économiques et sociales, la faiblesse de l’État face au monde de l’économie et de la finance. Dans l’ensemble, ils revendiquaient une nouvelle forme de société, plus juste, plus humaine.
Le 17 septembre 2011, alors qu’avait déjà eu lieu des manifestations dans les environs de Wall Street, un campement fut installé dans le Parc Zuccotti, signant la naissance du mouvement Occupy Wall Street. Des centaines de personnes vécurent sous des tentes pour dénoncer le capitalisme financier, avant de se faire expulser deux mois plus tard.
Le 15 octobre fut officiellement nommé journée mondiale des indignés et des manifestations eurent lieux en Europe et en Amérique ; un millier de personnes se réunissait alors sur la Paradeplatz à Zürich.
Lorsque l’hiver arriva et face à la pression des autorités, beaucoup de campements furent abandonnés.
Aujourd’hui, une année plus tard, le mouvement existe toujours, encore de façon décentralisée et agit de manière sporadique dans les villes européennes.
Le 15 mai dernier, à l’occasion du premier anniversaire de la naissance du mouvement, plusieurs dizaines de milliers de personnes se sont rendues à nouveau sur la Puerta del Sol – la place de Madrid – pour rappeler leur indignation.
JonS