News of the world : quand les médias dérapent

 

C’est en 2003 que les premières accusations d’écoutes téléphoniques furent alléguées à l’encontre du tabloïd anglais News of the World. Mais c’est seulement en 2011 que cette affaire a pris une dimension plus grande lorsqu’on trouva davantage de preuves qui dévoilaient l’envergure de l’espionnage.

Les écoutes téléphonique n’étaient pas les seuls moyens utilisés par le journal pour collecter des informations personnels; le piratage de messagerie téléphonique et de courrier électronique était aussi monnaie courante. Même des policiers britanniques divulguaient des informations confidentielles au journal moyennant de l’argent.

Ce scandale montre à quel point les membres d’un média sont capables de tout pour trouver un scoop. La volonté d’être les premiers à communiquer une information exclusive peut devenir si grande que les règles déontologiques peuvent être mises de côté. On ne peut nier que leur but était de vendre plus de journaux, d’engranger plus de revenus publicitaires et de maintenir une réputation sulfureuse.

Il est vrai que le journal était réputé pour donner des exclusivités. Ce n’est donc pas une surprise qu’une telle affaire ait éclatée. Au cours des dix dernières années News of the World avait comme habitude de signer des arrangements à l’amiable avec les personnes qui l’accusaient d’intrusion dans leurs sphères privées. Des lors, tôt ou tard, ses pratiques illégales risquaient d’être dévoilées.

Les victimes visées par ces pratiques étaient des personnalités publiques comme Gordon Brown ancien premier ministre anglais, des célébrités comme l’actrice Sienna Miller, des footballeurs comme David Beckham et Wayne Rooney, la familles royale et aussi des civils. En ce qui concerne le nombre exact de personnes espionnées, le journal The Guardian avance un total de 400. Cependant ce ne sont que ceux qui ont pu être identifié par les enquêteurs.

Dans cette affaire, un des cas qui a beaucoup marqué le public fut l’annonce concernant les agissement de journalistes qui avaient effacé les messages vocaux d’une jeune femme disparue du nom de Milly Dowler. Leur but était de libérer de l’espace sur son mobile pour qu’ils puissent intercepter davantage de messages lui étant adressés. Ces actes, tout a fait irrespectueux, ont donné de faux espoirs à la famille, qui la croyait toujours vivante. Ces individus ont commis une intrusion dans une enquête policière et l’on même fait piétiner. C’est donc la preuve ultime que le tabloïd agissait sans scrupules.

Nous voyons ainsi qu’un journal dont le but premier est d’informer le public sur ce qui se passe dans le monde s’est permis d’organiser des intrusions dans la vie privée des gens, ce qui peut être un jeu dangereux. D’autant plus que personne ne peut savoir ce qu’il est advenu des informations récoltées qui n’étaient pas publiées. On imagine bien que des chantages auraient pu en découler et que d’autres individus sans scrupules auraient pu profiter de l’espionnage. Le fait qu’un ancien rédacteur de News of the World ait aussi été directeur de la communication de David Camron laisse à penser que l’actuel premier ministre anglais aurait profité d’une manière indirecte de certains éléments provenant des intrusions. Mais rien n’est évidemment certain.

Malgré l’arrêt définitif de la publication de News of the World et l’emprisonnement de plusieurs personnes liées au tabloïd, l’affaire n’est toujours pas close et l’enquête suit toujours son cours. Par conséquent, nous n’avons pas fini d’en entendre parler.

A.C

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