Depuis la nuit des temps, ou plutôt depuis la découverte de l’agriculture durant la période néolithique, l’Homme a compris le concept de fermentation et fabrique des boissons alcoolisées. Plus tard, les grandes civilisations polythéistes, comme les Grecques ou les Romains, auront même des dieux qui leurs seront consacrés. Dans toutes les sociétés du passé, l’alcool était déjà un sujet de controverse. Les musulmans et les bouddhistes se le voyaient interdire par leur prophète, alors que dans le christianisme, le vin est élevé au rang de divin après la fameuse phrase du Christ » Buvez, ceci est mon sang « . Mais ils avaient déjà tous compris que boire avec excès menait à la débauche.
Notre société contemporaine n’y échappe pas. La hausse des actes violents est mise en lien avec l’augmentation de la consommation de bière, de vin ou encore d’eau de vie. D’ailleurs, dans la plupart des pays, les actes commis dans un état d’ébriété ou sous l’emprise de stupéfiants sont plus largement punis par la loi. Dans la question du rôle des spiritueux sur l’agressivité, les spécialistes s’opposent. Certains pensent que l’éthanol contenu dans l’alcool modifierait le comportement des neurotransmetteurs, et donc de la personne. D’autres chercheurs ne voient en l’abus d’alcool qu’une espèce de « bouclier social » derrière lequel les gens se cachent pour justifier un comportement déplacé.
Une première étude faite par des scientifiques de l’université française de Grenoble consistait à duper des participants lors d’un test. On leur mentait sur la présence ou non de dose de vodka dans leur breuvage. Les cobayes étaient ensuite provoqués par un acteur et les chercheurs observaient leurs réactions. En définitive, l’expérience montre pour la première fois un phénomène placebo de l’alcool sur l’homme, puisque la violence observée n’était pas liée à la quantité de spiritueux absorbée, mais à la quantité que la personne croyait avoir consommé. En résumé, cette étude suivrait plutôt la seconde théorie, qui pense que l’ébriété a un effet d’autosuggestion et que l’on ne peut pas seulement voir derrière cela une mécanique pharmacologique. C’est aussi un phénomène social dont les gens sont conscients et ils adaptent donc leur comportement en fonction de ce savoir.
Une seconde étude de neurosciences montre que l’alcool, comme l’héroïne, a un effet de frein sur le système nerveux, que l’excitation des neurones est moins stimulée et que les effets produits sont le calme, la relaxation ainsi que la somnolence. Au contraire, des produits comme la cocaïne ou la nicotine augmentent le rythme du système nerveux et rendent les personnes plus éveillées, plus heureuses, aiguisent leur intelligence, mais aussi parfois leur agressivité. Cette analyse purement physiologique, illustre que l’éthanol par ses actions sur le cerveau ne devrait pas engendrer la violence. Malgré ce travail réalisé, on ne sait pas encore tout de son impact sur notre cerveau, mais cette recherche démontre aussi que l’on ne peut pas incomber la brutalité à la simple substance qu’est l’éthanol.
En guise de conclusion, on voit qu’à l’heure actuelle il n’est pas possible d’isoler un lien entre l’alcool et la violence. Les facteurs familiaux, socio-économiques ou encore psychologiques doivent être prit en compte. On a tous un certain comportement face à la boisson, qu’il soit de nature violente, joviale, altruiste ou encore mélancolique, qui n’est pas systématique. Les dérives agressives liées à la prise de boissons alcoolisées concernent certaines personnes dans certaines circonstances. Toutefois, ce que tout le monde s’accorde à dire, c’est que le fait de boire fragilise les inhibitions et favorise les actes, qu’ils soient positifs ou négatifs.
MiRo