Réseaux sociaux : amplificateur de violence ?


Les réseaux sociaux, tels que Facebook, Twitter ou encore MSN, font partie intégrante de notre nouvel environnement social. Ils sont devenus de véritables plateformes d’échange, permettant de garder le contact ou de le créer avec de nouvelles personnes. En effet, l’activité principale sur Internet a un lien avec le relationnel, comme un prolongement de l’environnement extérieur. Chacun a le loisir de commenter la vie d’autrui ou simplement de l’espionner. Les jeunes trouvent alors sur les réseaux une scène sociale où il est possible d’exprimer leurs sentiments avec bien plus d’intensité que dans la réalité. Mais ce qui pourrait être considéré comme un avantage peut rapidement se transformer en inconvénient majeur lorsque l’on réalise que les sentiments ne riment pas toujours avec « amour » ! La violence en fait partie et les conséquences de celle-ci ne doivent pas être sous-estimées, car elles peuvent s’avérer dévastatrices.

Les violences sur Internet prennent la  forme de commentaires insultants ou humiliants, de photos peu avantageuses ou encore de cyber harcèlement. Il y a également des menaces et une forme d’incitation au suicide avec des commentaires du style ‘’suicide-toi’’ ou ‘’jette- toi d’un pont, c’est tout ce qui te reste à faire’’. Ces interventions peuvent engendrer de vrais drames, avec comme exemple, le suicide d’une jeune Américaine suite à un harcèlement récurrent  en ligne. Ce n’est pas un cas isolé, la preuve en chiffre, l’association e-Enfance reçoit plus d’un appel par jour pour des cas de cyber harcèlement. 

La violence psychique a trouvé une nouvelle dimension grâce à Internet. Les phénomènes d’exclusion, de harcèlement et autres violences existent depuis bien avant sa création. Il n’a pas fallu attendre la création de Facebook pour voir apparaître des boucs émissaires. Mais là où réside le problème, c’est que si Internet ne crée pas la violence, il l’amplifie, et dans des proportions parfois dramatiques. 

Sur la toile, chacun bénéficie d’un sentiment de liberté désinhibiteur. Il n’y a pas de hiérarchie sur Internet, pas de professeurs, pas de parents, pas de direction, tout semble alors possible. Un sentiment d’impunité peut pousser les jeunes à s’avérer bien plus violents sur le net. On peut jouir de l’anonymat, ce qui est impossible dans la réalité,  il est aussi bien plus facile de s’exprimer caché derrière un pseudonyme ou tout simplement par son écran. A l’adolescence, on ressent l’envie d’appartenance à un groupe, chacun peut se permettre d’être violent en étant noyé par le nombre. Sur facebook, par un simple clic, on peut faire partie d’un groupe extrêmement violent, jouir d’un certain pouvoir sur la victime, sans exercer soi-même cette violence, du moins c’est ce que l’on ressent. Il existe par exemple des groupes comme ‘’pour virer cette sale truie de l’école’’ ou encore ‘’pour tous ceux qui détestent Laure’’.

Internet malmène les boucs émissaires. Les exclusions et autres moqueries fréquentes dans les cadres scolaires ont trouvé un terrain bien plus vaste, les rumeurs dénigrantes sont diffusées à un nombre de personnes bien plus conséquent et cela pour beaucoup plus longtemps. Des traces concrètes vont rester pendant des années. Internet joue alors le rôle de caisse de résonance aux violences scolaires.

La violence prend également une nouvelle dimension car elle n’est plus limitée ni par le temps, ni par l’espace. Il n’y a aucun répit sur Internet. Toute la planète peut nous attaquer. L’expression de la violence n’a plus de frontières ! De plus, avec la prolifération des Smartphones, l’accès à Facebook est permanent.
Selon les experts, le phénomène est relativement récent, c’est un univers nouveau que la société ne gère pas encore totalement. Certains considèrent que la génération Facebook a été sacrifiée sur l’autel des nouvelles technologies. Il est de notre droit alors de se demander si les relations entre individus vont évoluer. 
Sur facebook, il est possible et presque indispensable d’avoir des centaines d’ « amis ». Peut-être que d’ici quelques années, le statut d’amis aura changé et qu’un nouveau terme sera utilisé pour définir notre sphère affective proche.
BiAx

 

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