Paillettes et castagne, quand le cinéma rentre dans le jeu

 

Survol de la ville, la nuit. Les bâtiments sont éclairés de tous les côtés. Zoom sur la réplique de la tour Eiffel, brillant de mille feux. Puis entrée dans un casino. Vue sur les jeux de roulette, les tables de poker ou encore les cartes brassées par un croupier. D’un côté, « les jeux sont faits, rien ne va plus », de l’autre un joueur de blackjack fait un petit signe discret. Tout cela vous dit quelque chose? C’est normal, c’est la première arrivée à Las Vegas de Ben et ses comparses dans le film de Robert Luketic, Las Vegas 21. Ben Campbell (Jim Sturgess), jeune prodige du célèbre M.I.T. va être recruté par un de ses professeurs, Micky Rosa (Kevin Spacey), ainsi que par quelques élèves doués en math, pour devenir l’un des meneurs d’un jeu bien lucratif. En effet, apprenant à « compter les cartes » pour battre à tous les coups le croupier, il va rapidement s’enrichir en jouant au Blackjack. Enchaînant les week-ends à Las Vegas avec ses nouveaux amis, il va vite découvrir la belle vie des hôtels et des salles de jeux, mais également le côté plus sombre de la ville du péché. Voici donc la description d’un film plutôt sympathique, qui nous fait découvrir un Las Vegas de faste et de réussite, en somme, un Las Vegas plutôt glamour.

Ocean’s eleven, ainsi que ses deux suites, Ocean’s 12 et 13, nous proposent également les paillettes et l’éclat de Las Vegas, sous un angle quelque peu différent.  Dany Ocean (George Clooney) et sa bande d’amis vont braquer, non pas un, mais trois casinos. Ce film de Steven Soderbergh, avec sa myriade d’acteur plus « bankable » les uns que les autres nous plonge dans l’organisation du casse du siècle. A coup de champagne, tables de poker et personnages pleins aux as, le casino et ses jeux est dépeint d’une manière attractive qui donnerait l’envie d’aller brûler son dernier salaire pour participer à la folie qui entoure ce milieu bling-bling. Cette influence du cinéma sur notre petite personne est d’ailleurs intéressante. Un exemple qui illustre cela à merveille, c’est le fameux James Bond qui a permis de faire découvrir et aimer au grand public le « sport » encore méconnu qu’était le poker. C’est donc avec Casino Royal de Martin Campbell qu’une nouvelle passion s’est déclenchée chez beaucoup d’entre nous. La désormais célèbre partie de poker opposant James Bond (Daniel Craig) et Le Chiffre (Mads Mikkelsen) a donné à beaucoup l’envie de goûter aux joies du bluff et des « quintes flush ». Depuis le film, il y a eu un essor des jeux de poker en ligne et tous les magasins de jouets possèdent leurs propres boîtes de poker, dérivées du film ou non.

Le jeu au cinéma a donc bel et bien influencé nos envies de dépenser de l’argent – fictif ou non – mais il ne faut pas perdre de vue qu’il y a le revers de la médaille. Et le film qui illustre parfaitement ce paradoxe entre le glamour et les ennuis c’est le brillant Casino de Martin Scorsese. Le meilleur parieur de toute la ville de Las Vegas (Robert de Niro) est engagé par le syndicat des camionneurs, la mafia du coin, pour diriger le casino Tangiers. Tout lui réussi et le casino devient l’un des plus prospère de la ville. Son ami, Nicky Santoro (Joe Pesci) le rejoint pour assurer sa sécurité et jouer le rôle de « gros bras ». Bien que ce dernier amène quelques problèmes dus à ses actions violentes, c’est lorsque Ace Rothstein, notre directeur de casino, tombe amoureux d’une belle arnaqueuse (Sharon Stone) et l’épouse que les ennuis commencent pour lui. Pourrie par le jeu et l’attrait du clinquant, elle va petit à petit s’enfoncer dans l’alcool puis la drogue, entraînant son mari, le casino qu’il dirige et même Nicky, son amant, dans sa chute. Entre querelles internes, règlements de comptes et pots-de-vin pour sauver l’image que renvoie Ace et son business, ce film permet donc de réaliser que lorsqu’on gratte un peu le vernis, le casino et ses jeux ne sont plus très reluisants.

Ces quelques exemples permettent d’entrevoir l’image que donne Hollywood et ses stars, à tout ce qui touche aux jeux de hasard, aux casinos et aux vices qui y sont forcément liés. Bon ou mauvais, bien ou mal, le cinéma a donc une part d’influence sur nos vies. Mais surtout, il nous fait rêver, voyager, trembler et c’est bien ce que nous en attendons. Il reste donc de la fiction et à nous de choisir d’aller dépenser notre argent à Las Vegas ou de rester dans notre canapé pour rêver à ce qu’on ferait si on était à la place des acteurs. Le 7e art, lui, continuera de nous fournir notre dose de paillettes et de castagne pour contenter tout le monde.

ChaM

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