Le Théâtre universitaire de Neuchâtel, autrement dit le THUNE, a présenté du 10 au 17 novembre le résultat de son dur labeur. En effet, pas moins de 18 comédiens se sont unis pour présenter Electronic City de Falk Richter. Ils ont pu compter sur Sandra Amodio pour la mise en scène, sur Ilze Kalnberzina Praz pour la scénographie et le design graphique et se sont offerts le luxe d’une musique composée sur mesure par FlexFab.
L’histoire d’Electronic City est celle d’un homme, Tom, businessman et d’une femme, Joy, qui travaille dans un aéroport. L’homme est débordé, avalé par ces 10 ans de voyages d’affaires, perdu parmi les villes interchangeables qu’il traverse en furie, noyé dans les décors identiques d’un pays à l’autre. La femme est employée « standby » ; elle change de boulot très régulièrement, toujours dans un environnement froid et automatisé. Ils s’aiment, mais ne peuvent se rencontrer que rarement. Quelques instants volés, entre deux correspondances. Leur rencontre est révélatrice de leur monde. En effet, c’est dans une file d’attente qu’ils en viennent aux mains, parce que trop pressés pour attendre leur tour…
En parallèle, on retrouve l’histoire d’un réalisateur qui écrit un film. Peut-être l’histoire de Tom et Joy… alors la réalité et la fiction se mélangent et les acteurs jouent leur rôle, leurs limites, leurs difficultés, leur surmenage.
Les acteurs se succèdent sur scène, souvent en musique, faisant ainsi penser à une véritable chorégraphie. Dans cette danse, la synchronisation pourrait être mieux travaillée par instant. En revanche, l’effet de « trop plein » et l’interchangeabilité des gens, sans signes distinctifs, sont très bien représentés par cette mise en scène.
De plus, la pièce se déroule sans interruption. Une fois entré dans l’histoire, le spectateur n’en est pas coupé par les habituelles « scènes ». En effet, ce sont les acteurs eux-mêmes qui jouent les techniciens et placent les décors, par un habile jeu de mise en abyme. Sont finalement à souligner et féliciter les performances des acteurs qui savent trouver la juste mesure et emmènent avec eux les spectateurs.
Loin des idées reçues sur le théâtre amateur, le THUNE a séduit le public. Vivement l’année prochaine !
Cortporter