Festi’Neuch : un dimanche entre famille et petit goût d’ailleurs

Quand le festival touche à sa fin, une énergie sans commune mesure semble se dégager. Les dernières heures du festival furent comme un grand écart. Les spectateurs passèrent de Henri Dès à Groundation, jusqu’à Gotan Project. Récit d’une diversité.

Dans l’après-midi, Festi’Neuch se voulait familial. Avec la venue de l’icône de plusieurs générations, nous parlons évidemment de Henri Dès, poussettes et bambins ont déboulés sur les rives du lac de Neuchâtel. Alors que les pères scrutaient attentivement sur leur téléphone les points marqués par Rodger Federer à Roland Garros, les enfants se laissaient emporter par la féerie et l’humour de Henri Dès. Ce dernier donnant un récital plein de bonhomie, il finit même par faire oublier les courts et les aces, emportant parents, enfants et badauds dans une joie fanfaronne. À travers ses anciennes mélodies, le vaudois fait ressurgir les souvenirs du passé, mais un passé très présent au vu des braillements des enfants. Oui, Henri Dès a des cheveux gris, mais l’esprit est intact.

Changement d’horizon radical avec l’arrivée de Groundation sur la grande scène. Célébrant comme chaque année la mort de l’artiste fétiche du reggae, faut-il encore le nommer, Bob Marley. Ainsi défilèrent les reprises des chansons plus ou moins connues du Jamaïcain. Les auditeurs ont pu se laisser bercer par la mélancolie de « Johnny Was » ou de « Burnin’ and Lootin’ » ou se laisser aller à l’euphorie de « Could You Be Loved ». Il faut remarquer que les Américains de Groundation ont su délivrer le message, l’essence de ces chansons tout en les adaptant à leur propre style. Petit regret tout de même : le peu de temps que le groupe a accordé à son propre répertoire alors que ce dernier brille par une richesse et une originalité dans la manière de jouer le reggae.

Vint ensuite le groupe franco-argentin Gotan Project. Ayant ravivé la flamme du Tango que beaucoup croyaient éteinte,  le trio a ameuté les foules sous le chapiteau. Un concert étudié et travaillé pourrait-on dire. Des visuels illustrant les ambiances des divers titres du groupe amenaient la touche de rêverie que ne transmettent que trop peu les membres de Gotan Project. La qualité était au rendez-vous, mais une qualité presque froide et métallique, bien loin de l’envie de partage des autres formations de la journée. Toutefois, il faut saluer la remarquable performance de la violoniste qui amena cette touche de douceur dans ce panorama électronique des enregistrements sans vie.

En bref, la programmation de ce Festi’Neuch a su briller d’une diversité sans pareille. Laissant autant de place à des groupes locaux qu’à des figures plus connues, le festival en offre pour les goûts les plus divers. De plus, ayant un panorama à couper le souffle, une organisation qui tend vers l’irréprochable, des dégustations culinaires qui font palpiter les sens, Festi’Neuch sait se rendre attrayant. Et comme le souligne le comité d’organisation de l’événement, le festival ayant connu un développement fulgurant, la nécessité de garder une taille humaine ne se fait que plus impérieuse. Comme l’envie de garder un petit coin de paradis pour soi.
MAG

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *