Sport et nature; amour impossible?

Au début des années 80, la relation entre le sport et la nature, jusque là harmonieuse, a commencé à manifester les premiers problèmes. Le nombre d’expertises et conférences augmentent: le sport est montré du doigt comme un acteur polluant, bruyant, engloutissant trop de terrain… Non seulement il crée des frictions avec la nature mais aussi avec la communauté, dérangée par les malaises occasionnés par les évènements sportifs.

Actuellement ce sont les sports à la mode qui sont critiqués: ski hors pistes, mountainbike, rafting et autres variantes extrêmes des sports usuels recourent souvent à des écosystèmes très sensibles. Poussés par des intérêts commerciaux ces sports tendent à prendre une part croissante dans la vie des sportifs jeunes et moins jeunes. Mais la flore et la faune ainsi agressées se vengent, alors que le nombre de pratiquants augmente, le terrain diminue, réduisant notablement la qualité du sport.

Confronter les jeunes sportifs aux problèmes qu’ils occasionnent est indispensable à instaurer un certain sens des responsabilités. Elle doit être inculquée de façon intelligente et adaptée en conciliant l’amour du sport avec la nature. La publication des enjeux est un premier pas vers l’amélioration. Mais les limites de la pédagogie sont connues. Toute seule elle ne résout rien. L’appareil politique doit se munir de moyens pour influencer un changement de comportement et ne plus considérer le sport et l’écologie comme incompatibles.

Depuis quelques années, les organisations sportives emploient des experts pour analyser les frictions causées par les projets sportifs. Ainsi de nombreuses fédérations de par le monde se sont dotés de plans écologiques pour éviter une pollution démesurée de leur propre terrain de jeu. Surtout les sports d’hivers et nautiques sont conscients de leur impact sur l’environnement et acceptent des contingentement de zones ou de temps. Glaciers dégelés et cours d’eau pollués sont des réalités manifestes.

Les grands événements sportifs sont toujours dans le collimateur des activistes. Ces manifestations comme les jeux olympiques ou la coupe du monde de football constituent un grand stress pour l’environnement; déchets, transports, utilisation massive d’eau et d’électricité sont des facteurs qui forcent les organisateurs à consulter des spécialistes dans la matière pour endiguer les dégâts occasionnés. Car les nouvelles infrastructures qui accompagnent ces événements ont un impact négatif non-négligeable mais elles sont aussi réalisées avec un souci écologique comme par exemple la valorisation des transports en commun.

Le sport et la nature sont liés, l’un influe l’autre. Le sport doit se doter d’une volonté de protéger la nature dont il dépend. Bien sûr les pratiquants ne sont pas seuls responsables des changements climatiques qui touchent l’écosystème mais ils peuvent contribuer à une certaine amélioration en réduisant leur impact et en transmettant l’amour pour la nature qui les entoure.
R.W.
Photo: Steve Remesch

 

 

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