Viviana von Allmen
Lire est un acte de réflexion. Lire pour apprendre et comprendre. Hélas tout le monde ne réfléchit pas à grande vitesse dans ce monde frénétique.
Dans les écoles, les enseignants n’arrêtent pas d’insister, faute de se répéter inlassablement, sur l’importance de la lecture. Et dans ses rangs il y a de moins en moins de disciples.
Y aurait-il des arguments plus forts que :
« Ça va te servir pour le futur »
sorte de prédiction inconnue et incompréhensible pour les enfants, voire les jeunes?
Dans la mémoire lointaine on abrite la douceur des contes lus par nos ancêtres avant de tomber dans les bras de Morphée. Et cette magie nous portait à essayer d’imiter les adultes pour comprendre l’alchimie entre les lettres et la parole. Mais ce qui nous laisse une marque indélébile, ce sont les chansons qui nous ont bercé. Pourtant l’empreinte de cette nounou des temps modernes qui accompagne les gamins depuis leur plus tendre enfance en les écartant de la réalité, est encore plus prégnante.
Dans notre société il nous est tout donné.
Tout d’une façon rapide, par n’importe quel moyen et à n’importe quel moment. Enfin on a accès à tout!!!
Mais le plus pervers, c’est que les multinationales de l’information, communication et loisirs s’appuient sur les supports les plus légers pour éloigner le public des actes de réflexion et de pensée critique. Ainsi nous sommes manipulés d’une façon très subtile d’abord par l’émotion. Oui il est plus facile de se souvenir d’une chanson que d’un poème.
Alors est-il si important de lire? Ne serait-ce pas aussi utile (dans le but même de connaître, apprendre, comprendre) d’écouter ou visualiser?
Bien sûr, auparavant le meilleur moyen pour transmettre les registres de l’Histoire et les conserver était l’écriture mais, avec les nouvelles technologies, tout est condamné à changer.
Avoir accès à l’information est possible de plus en plus facilement sans la lecture. Aujourd’hui 10% des livres en général sont accompagnés d’un support CD. Les bibliothèques sonores se répandent sous toutes les latitudes.
Dans, les entreprises, les organisations gouvernementales, les institutions d’études, dans la vie en générale, enfin notre société exige d’être efficace, synonyme de rapidité La conséquence de cette prétention s’évidencie dans cette petite phrase qu’on entend dire partout: « je n’ai pas le temps ».
Avoir le temps de lire, permettre à notre imaginaire de s’épanouir, profiter des moments privilégiés pour commenter un bon ouvrage, exhiber avec fierté notre culture, belle rêverie dans les temps qui courent.
La lecture deviendra-t-elle un art mineur? Les enfants du futur apprendront-ils par transmissions virtuelles? Et tant d’autres questions qui s’imposent pour pouvoir affirmer avec justesse, le cœur tranquille: « Il faut Lire » ou « Il ne faut plus Lire ».
En tout les cas et heureusement, je ne serai plus ici pour le voir.
V.vA.