NIFFF 09, la diversité à l’honneur

Comme en témoigne son nouveau record d’audience, 22’000 spectateurs sur les cinq jours, l’édition 2009 du NIFFF a tenu toutes ses promesses. Jury et audience, chacun en a eu pour son compte.

Le Neuchâtel International Fantastic Film Festival s’est terminé ce dimanche 5 juillet. On y a vu défiler de prestigieux invités, qu’ils soient juré, producteur, réalisateur et acteur de certains films, mais surtout de superbes réalisations cinématographiques de ce genre qui gagne toujours à être connu. C’est grâce un scénario habilement fragmenté, une créativité admirable et aussi par son caractère financièrement désintéressé que Fish Story (photo), du japonais Yoshihiro Nakamura, a su séduire le jury et ainsi remporté le prix “Narcisse” du meilleur film. Or ce film a également plu au public, particulièrement chez les jeunes puisqu’il s’est vu remettre le prix de la jeunesse Denis-de-Rougemont. Il faut avouer que le réalisateur n’en est pas à son coup d’essai: Fish Story n’est autre que son 10e long métrage. Le meilleur film commence en 2012, cinq heures avant la destruction de la Terre par une comète. Alors que tout le monde s’est retranché sous terre ou en altitude, trois personnes se retrouvent chez un disquaire à discuter l’éventualité du sauvetage de l’humanité. Et si oui, par qui? Peut-être par un morceau de punk, “Fish Story”, ou plus exactement par sa conception et les différents destins qui y sont liés. Commencent ensuite plusieurs changements de période pour suivre une aventure intrigantes qui prend tout son sens à la fin du film. Ainsi, cette réalisation éclectique et son humour asiatique toujours bienvenu font du film le plus long de la compétition un moment agréable, duquel on sort avec une mélodie de punk inoubliable dans la tête. Le jury a également décerné sa Mention Spécial à Infestation, de l’américain Kyle Rankin, qui a marqué par son humour et sa réalisation dans le plus grand respect des codes du genre fantastique. Parmi les autres œuvres en concours, il convient de mentionner les plus intéressantes. Personne n’aura ignoré la présence du très contesté Antichrist de Lars von Trier, qui avait notamment suscité la polémique à Cannes et n’avait apparemment pas séduit tout le monde. Il s’agit en effet d’une réflexion troublante sur la nature humaine et les fondements du bien et du mal. Cependant, en faisant abstraction d’inutiles scènes de pure obscénité, on assiste à un drame conjugal presque ordinaire. Tout le moins si on garde en tête qu’on assiste au festival du Fantastique. Dans une lancée toute différente, Left Bank place son atmosphère et sa mythologie fabuleuse dans la banlieue de la ville natale (Anvers) du réalisateur, Pieter van Hees. Ceci lui valu le très convoité Méliès d’argent, le prix du meilleur long métrage européen, ainsi que le prix du magazine Mad Movies pour le film le plus “mad”. Sans doute moins “mad” mais définitivement originale, la réalisation serbo-monténégrine Tears for Sales sort du lot grâce à sa créativité. Dans une Serbie d’après guerre où les hommes se font extrêmement rares, on y suit les aventures de deux sœurs envoyées à la recherche de virilité pour leur village. Le public est alors embarqué dans une histoire enchanteresse et hilarante qui vante tant la beauté que la ruse des femmes. Lors de la cérémonie de remise des prix et de clôture, le festival s’est achevé avec quelques mots de la part du président du jury, le réalisateur Boon Joon-ho. Celui-ci s’est apparemment plu à Neuchâtel et, à en croire leurs dires, ce fut le cas de la plupart des invités. Après avoir fait part de ses regrets pour tous les spectateurs qui n’ont pu avoir de billet pour les nombreux films qui affichaient complet, le président du festival Pierre-Yves Jeanneret a conclu en promettant de faire mieux et surtout plus grand pour la 10e édition qui se tiendra l’année prochaine.
T.Z.

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