Avant l’été, il n’y a pas de meilleures excuses pour perdre ces fameux « 2 kilos en trop » que recourir aux pilules coup faim ou de traitements amaigrissants.
Ce phénomène qui était exclusif des femmes, aujourd’hui c’est étendu à une croissante population masculine.
Notre premier sujet, en gélules, boissons concentrées, ampoules ou comprimés sont des préparations qui se composent d’un cocktail de différents ingrédients, les plus souvent des extraits de plantes. Certains de ces végétaux sont supposés luter contre la rétention de l’eau, d’autres sont censés activer la combustion des graisses par l’organisme. Vendues exclusivement en pharmacie, avec ou sans ordonnance, ces préparations sont des médicaments dès lors qu’elles contiennent que des plantes, et surtout qu’elles ont obtenu une autorisation de mise sur le marché. Mais le public devrait faire attention car l’autorisation n’exige gère une évaluation clinique de l’efficacité du produit. Pire encore les moins expérimentés se livrent aux achats par correspondance. Comme les produits vendus sur Internet ou en herboristerie, il peut s’agir des produits illégaux contenant des plantes toxiques ou encore de médicaments retirés du marché pour leurs effets secondaires. Malheureusement le public naïf pense que s’il s’agit des produits de marques connues ou simplement de plantes ça ne peut pas faire du mal. Méfiez vous car par le passé il ce sont constatés de décès grâce à de pilules miraculeuses.
Dans le cas des traitements : 90% des personnes qui perdent du poids après un traitement amaigrissant le reprennent dans les années qui suivent. Ce taux d’échec s’explique par la théorie dite de la «restriction cognitive». La pratique des régimes amaigrissants induit une façon de s’alimenter gouvernée par des règles concernant les aliments et les quantités permis, et non plus par des critères internes de faim et de rassasiement.
Des régimes très rependus aux Etats-Unis octroient aux sujets de l’expérience un repas constitué de crèmes glacées sans limitation de quantité, précédé ou non d’un ou deux milk-shakes.
Les individus ayant une régulation alimentaire satisfaisante mangent moins au repas après avoir consommé deux milk-shakes. Mais d’autres personnes réagissent différemment: elles mangent davantage après deux milk-shakes. Ces personnes, qui sont en restriction cognitive, présentent donc un phénomène d’inversion de la régulation alimentaire. Elles le justifient par le fait qu’ayant désobéi à leurs interdits, il ne sert plus à rien de se restreindre. Quand, pour une raison variable, la limite est transgressée, l’individu perd le contrôle de son comportement alimentaire et mange jusqu’à se sentir mal. Et cela n’est pas lié à la valeur calorique “réelle” de l’aliment. La sensation alimentaire de satiété, brouillée, est remplacée par un comportement alimentaire issu de la frustration-culpabilité:
«“Si je mange beaucoup d’aliments autorisés, je n’aurai pas envie d’aliments interdits”; “Si je consomme un aliment interdit, je dois en manger beaucoup car je n’y aurai plus droit ensuite”».
Manger n’est plus réconfortant dans la mesure où on ne peut penser du bien d’aliments qu’on juge néfastes à son poids ou à sa santé. Les messages de l’État, en accréditant le caractère «malfaisant» de certains aliments, ne font qu’accroitre le cercle vicieux.
Faudrait-il réapprendre à se nourrir et par la suite s’accepter un peut rond ?
V.vA