Le stress est un des fléaux de notre époque. Des études sérieuses ont démontré qu’en Occident, plus de 50% des consultations chez le médecin sont liées au stress et qu’en terme de mortalité, celui-ci serait un facteur de risque plus élevé que le tabac 1. Il est encore prouvé que chez les hommes, le stress augmente de plus de 70% le risque d’infarctus du myocarde 2. Des chiffres alarmants ! Les fabricants d’antidépresseurs et de somnifères ont encore de beaux jours devant eux.
Mais dans le fond, qu’est-ce que le stress ?
On le définit comme l’ensemble des réactions de l’organisme à une demande d’adaptation.
Un mariage, un choc émotionnel ou la peur de l’avenir sont autant de situations qui nous demandent de nous adapter. Le stress est donc un processus naturel. Mais vivre dans une société de consommation a tendance à le dévier de sa fonction initiale, lui donnant une dimension plus envahissante et néfaste. Le travail reste pour nous la plus grande source de stress. Le mobbing, le culte de la performance, et toutes les stratégies dont les patrons peuvent user afin d’optimiser la productivité peuvent devenir des facteurs entraînant la mort. Dire qu’il y a encore des gens pour stigmatiser les syndicats, les prenant pour des «empêcheurs de surmener en rond». On voit l’ordre des priorités chez ce genre d’individus.
L’effet du stress est dévastateur, tant sur le plan mental que physique. Dans les plus graves des cas, cet état peut donner lieu à des ulcères, des ruptures d’anévrisme ou des maladies cardio-vasculaires graves. On pense aussi évidemment au «burn out», que l’on préfère parfois substituer par l’expression plus rassurante «d’épuisement professionnel». Quand on voit passer quelqu’un par cet état, on a de la peine à accepter cet euphémisme!
Au Japon, où le travail est considéré comme la plus haute des valeurs, on a vu apparaître le terme «karoshi», que l’on traduit par «mort par surmenage», tout cela sans compter les multiples cas de dépressions et de suicides liés aux pressions dans les entreprises nippones . Le travail, c’est la santé? Il peut nous épanouir, certes, mais il ne faudrait pas se laisser submerger. A vouloir être trop rentable, on finit par se détruire et par conséquent, à ne plus être rentable du tout. Cette tendance devient d’ailleurs une des plus grandes hantises des entreprises: en Amérique, à titre d’exemple, le stress ferait perdre annuellement 200 milliards de dollars à ces dernières 3 !
Les remèdes à ce fléau sont nombreux : médicaments, méditation, thérapie, l’éventail est large. Mais comment lutter contre cet état de fait aussi profondément enfouie dans nos automatismes ? A quoi bon se gaver d’anxiolytiques si c’est pour réintégrer la même course effrénée? La véritable solution ne serait-elle pas de ne plus considérer le monde et l’homme comme des produits, d’arrêter de donner trop d’importance à ce qui n’en a pas et de savoir parfois respirer, et vivre ?
M.J.
1 « guérir le stress, l’anxiété et la dépression sans médicament ni psychanalyse », David Servan-Schreiber, Edition Robert Laffont, Paris, 2003
http://www.meditationfrance.com/archive/2004/04a2.htm
2 http://www.destinationsante.com/Le-stress-un-facteur-de-risque-cardiovasculaire.html
3 http://www.mastership.fr/Stress_etude_BIT.htm