Le 27 décembre 2008, Israël lançait, contre la bande de Gaza, une offensive des plus sanglantes, ne provoquant pourtant qu’une réaction assez faible de l’Occident.
Le sujet a occupé la scène médiatique des jours durant au vu de la catastrophe humaine qui s’est produite dans la bande de Gaza au cours de cette période hivernale. On se rappelle que le 27 décembre, Israël lançait une offensive particulièrement sanglante contre Gaza, qui a pris fin environ trois semaines plus tard sur un bilan absolument catastrophique : plus de 1000 morts, dont plusieurs centaines de civils parmi lesquels de nombreux enfants, de multiples bâtiments détruits (écoles, mosquées, etc.), des coupures d’eau et d’électricité. A cela s’ajoute le fait que l’aide humanitaire a largement été entravée dans son travail, empêchée, par conséquent, d’apporter la nourriture et les médicaments dont le peuple palestinien avait cruellement besoin. On se souviendra également du bombardement, par l’armée israélienne, d’un bâtiment de l’ONU.
Une réalité effroyable donc, à laquelle le peuple palestinien s’est vu confronté. Néanmoins, notre monde occidental n’a condamné que de manière relativement faible les attaques israéliennes. Alors que la plupart des pays européens, ainsi que le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon appelait à la fin immédiate des hostilités, les Etats-Unis ont, quant à eux, empêché l’adoption d’un texte au Conseil de sécurité de l’ONU condamnant l’offensive, ne prônant qu’un cessez-le-feu qui ne permet pas même le retour au statu quo. Ceux qui ont su faire entendre leur opinion durant cette période dramatique sont pour la plupart des groupes antisémites et extrémistes, dont on peut imaginer qu’avec un tel évènement ils sont parvenus à rallier certaines voix à leur camp ; où comment la haine engendre la haine.
Si l’on se penche sur ce qu’ont rapporté les médias à propos de cette offensive, on remarque qu’ils ont aussi abordé, de manière tout à fait intéressante, d’autres facettes de cette effroyable réalité. Le journal genevois « Le Temps », dans son édition du 6 janvier 2009, a, par exemple relevé la censure sans précédent qu’exerce Israël sur les médias concernant l’opération « Plomb durci ». Selon le journaliste Serge Dumont, « dans sa grande majorité, l’opinion israélienne ne sait pas ce qui se passe dans la bande Gaza. » Les israéliens semblent ne pas imaginer -ou ne pas vouloir croire- que les palestiniens de cette région n’ont plus de vivres, d’eau courante et d’électricité. Pour certains israéliens, l’armée a suffisamment de principes pour ne pas s’attaquer aux civils, ou si elle le fait, c’est qu’elle a de bonnes raisons de le faire.
L’article de Serge Dumont regorge également d’exemples montrant la censure qu’exerce Israël sur l’information délivrée aux habitants. Les commentaires officiels se contentent de mentionner les succès remportés par l’armée sur le terrain. A la télévision, l’accent est mis sur les tirs de roquette des palestiniens, même si ceux-ci tombent en pleine campagne, alors que les colonnes de fumées qui s’échappent de Gaza-City ne sont montrées qu’avec beaucoup de distance ou depuis une vue d’hélicoptère. En effet, seules les images auxquelles le porte-parole du Tsahal (l’armée israélienne) donnent son accord peuvent être diffusées. Il en va de même pour les grands journaux israéliens qui ne montrent que des photos de soldats souriants prêts à aller se battre pour « sauver leur pays du terrorisme exercé par le Hamas ». A cela s’ajoute encore le fait que la ville de Gaza a été fermée à tous les étrangers (journalistes, diplomates, etc.). Au vu de tous ces éléments, quel espoir reste-t-il, pour le peuple palestinien, de vivre un jour en paix sur ces terres ?1
S.B.
1Sources : Le Temps, édition du 5 et du 6 janvier ; L’Express, édition du 15 janvier