Métro, boulot… boulot?

Aujourd’hui, pour un étudiant, il est presque devenu normal d’avoir un petit (ou même un grand…) job rémunéré à côté de ses études. Soit par choix, soit par obligation. Par choix? Pourquoi ne pas mettre un peu de beurre dans ses épinards si l’on en a la possibilité? Par obligation? Est-ce dire que certains d’entre nous seraient obligés de faire des heures supplémentaires en parallèle à leurs études? N’est-ce pas un désavantage, puisqu’il faudrait alors prendre ce temps de travail sur les loisirs ou même les heures de cours? Tentative de décryptage…

Il était une fois un jeune qui voulait étudier. Il voulait devenir médecin, économiste, avocat, peut-être psychologue. Les perspectives étaient là. Mais lui n’avait pas le choix: ses parents ou sa famille n’étaient pas de riches bourgeois. Et clac! Voilà que la porte des études se referme pour notre jeune ami…
Il semble loin le temps où seule une minorité de jeunes gens aisés avaient accès aux études, uniquement sur la base de critères socio-financiers. Aujourd’hui, un système est a priori mis en place pour permettre à tous ceux qui ont les capacités et l’envie d’étudier de le faire. Via les offices régionaux d’orientation scolaire et professionnelle (OROSP), qui conseillent tous ceux qui le désirent sur leur futur professionnel, et les bourses délivrées aux moins chanceux. Mais un atout supplémentaire a fait son apparition: le job d’étudiant rémunéré.
Aujourd’hui, 78% des étudiants des hautes écoles universitaires (HEU) et 74% des étudiants des hautes écoles spécialisées (HES) exercent des activités rémunérées durant leur cursus, selon la dernière analyse de l’Office fédérale de la statistique (OFS) sur la situation sociale des étudiants en 2005. Autant dire que travailler parallèlement à ses études est devenu une habitude. Est-ce un effet de mode? En partie peut-être. Mais en tout cas pas entièrement.
Le vieux cliché de l’étudiant noceur étant ce qu’il est, autant que le porte-monnaie soit à la hauteur. Les études coûtent chères, mais il n’y a pas de raisons de devoir se serrer la ceinture au niveau des loisirs. C’est la raison principale pour laquelle les étudiants s’adonnent volontairement à une activité payée « para-amphi ».
Un certain phénomène social veut aussi que les étudiants ne dépendent plus uniquement du revenu des parents pour financer leurs études: ça n’est plus très glamour de sortir avec l’argent de papa en sachant que tous ses amis ont travaillé dur (enfin ça dépend…) pour pouvoir se payer les boissons du soir… Et devoir à chaque fois demander aux parents si l’on peut avoir un peu d’argent (avec l’éternel question dérangeante « pourquoi? ») devient de plus en plus insupportable. Vive l’indépendance (même si c’est toujours bon de rentrer à la maison le soir après les cours…)!
D’autres étudiants sont beaucoup plus pragmatiques: les fins de mois sont difficiles, avec le loyer de l’appartement ou du studio à payer, tout un programme alimentaire à financer et toujours pléthore de livres à acheter obligatoirement pour les cours les plus ennuyeux… Quand faut y aller, faut y aller! Preuve que le système de bourse actuel a encore un bon potentiel de développement…! A noter que ce n’est ceux qui sont le plus « serré » financièrement qui s’en sortent le plus mal au niveau des études. A bon entendeur…
Et puis il y a toujours ceux qui se disent que mettre un pied dans le monde professionnel ne peut être que positif dans le CV au sortir des études (comme ne cessent de nous rappeler tous les mensuels estudiantins…).
Finalement, la dernière catégorie d’étudiants comprend, même s’ils sont plutôt rares, tout simplement ceux qui font de leur travail rémunéré une… priorité! Avec comme petit à côté les études pour se faire plaisir et se détendre un peu.
Voilà donc tout ce que l’on peut dire concernant le travail para-cours. Une chose est cependant sûre au vue de ce petit panorama « socio-professionnelle » des étudiants: les étudiants de type « fils à papa pistonnés » ont du souci à se faire: une nouvelle « espèce » motivée, débrouillarde et travailleuse arrive à plein gaz…
Thomas Nussbaum

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