Oisiveté, la bonne période

Viviana von Allmen
Oui, la période d’été, pour certains qui rime avec vacances, incite à se réfugier dans l’oisiveté. Ce terme mal utilisé, se confond avec paresse, à cause sans doute de phrases comme « L’oisiveté est la mère de tous les vices ».
L’oisiveté est une idéologie de culpabilité . Il faut s’échapper de l’influence négative de cette pensée automatique, ne pas la confondre avec la paresse qui réfute toute idée d’effort.
Cette prétendue oisiveté, qui ne consiste pas à ne rien faire, mais à faire beaucoup de choses qui échappent aux dogmes de notre société est plus naturelle de ce que l’on croit.
L’état normal de tout être humain qui n’est pas confronté à des situations sociétales ou physiologiques qui lui pousse à travailler, est l’oisiveté.
Elle est une notion toute relative, c’est aussi l’état d’une personne qui n’exerce pas de profession et qui dispose de beaucoup de loisirs qui pourraient lui permettre de disposer de son temps . Elle n’empêche ni la culture, ni les appétits curieux de s’instruire. Prétendre qu’elle freine notre épanouissement culturel n’est pas tout à fait juste.
Alors il faudrait apprendre l’oisiveté!
Parfois, par petits moments, arrêter tout et accepter de ne rien faire, ce n’est pas facile! Et ce n’est pas une plaisanterie!! Rappelons nous que depuis le plus tendre âge il y avait quelqu’un qui disait : « Il y a toujours quelque chose à faire. »
Mais, dés que l’on s’arrête, le temps passe bien sûr beaucoup plus lentement…les idées viennent, les questions arrivent. Alors, sans vouloir jouer les « moines zen », je persiste en direction de l’oisiveté: ça s’apprend, et cela permet de regarder celles et ceux qui nous entourent, plus attentivement!
En ce moment de vacances (institution de notre civilisation) c’est le temps de la détente, celui que l’on peut occuper librement notamment pour développer l’idée d’oisiveté.
C’est le temps « vide » : ce qui nous ramène à l’étymologie du terme. Vacance : de vaquer, vient du latin « vacare » : « être vide », au sens matériel, mais aussi pour les humains « être oisif ».
Actuellement, on utilise plus guère le verbe que dans l’expression un peu désuète « vaquer à ses occupations », c’est-à-dire s’occuper librement de ses affaires, être disponible.
Soyons disponibles pour faire ce dont on a envie.

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