Depuis la nuit des temps, le théâtre est intimement lié à un métier peu connu. Aujourd’hui la costumière a pris une importance correspondant à sa vraie valeur.
Mélanie Meyer Martena, exerce cet art qui la passionne: il présente un autre aspect de la mode, il identifie et rend reconnaissable un personnage dès son entrée sur scène. Ici, nous sommes loin de la frivolité des défiles des maisons de mode.
Le plus frappant chez cette fribourgeoise de 25 ans, c’est son look extravagant mais élégant, son caractère décidé et son grand sourire. Il allait de soi qu’une femme aussi intéressante ne pouvait pas exercer une activité trop habituelle! Pendant sa dernière année d’école professionnelle de couture, elle a su avoir les yeux et les oreilles bien ouverts et ceci lui a permis de connaître toutes les ramifications professionnelles possibles liées à ses études.
Grâce à une année de cours supplémentaire, pendant laquelle elle a fait un stage, la jeune femme a eu l’opportunité de côtoyer le monde du théâtre.
« J’ai choisi de devenir costumière, car je voulais être plus qu’une simple couturière… (rires)», raconte-t-elle.
Actuellement Mélanie Meyer Martena ne travaille qu’à la demande, car elle exerce depuis peu et n’est pas encore assez connue. Elle a travaillé entre autres pour le «Théâtre des osses» à Fribourg. « Je suis à la recherche d’une place fixe dans un théâtre, car j’aimerais avoir ma place, travailler dans une équipe et avoir toujours du travail garanti », ajoute la costumière.
Cinq questions à Mélanie Meyer Martena.
Est-ce vous qui choisissez quels habits confectionner pour une pièce?
Non, c’est un « costumier principal » qui fait les dessins pour les habits d’une pièce. Ensuite la troupe théâtrale choisit lesquels lui conviennent et moi je les confectionne. Mais je serais aussi capable, si on me le demandait, de dessiner ces costumes. Le plus souvent ce sont des costumes d’époque, car la plupart des pièces le sont aussi. Le public aime voir des costumes qui vont avec l’époque de la pièce. C’est risqué de faire des costumes trop modernes pour une pièce qui ne l’est pas.
Les comédiens ont-ils aussi leur mot à dire? Ont-ils des exigences particulières?
Ils peuvent bien sûr demander des modifications s’ils ont des ennuis techniques, si l’habit les dérange. Le costume fait aussi partie du personnage et doit leur convenir. Mais leur avis sur l’esthétique n’est généralement pas demandé.
Vous travaillez donc toujours avec l’équipe?
Non, l’un des moments les plus importants de ce métier est celui de la réalisation. Là, je travaille seule, je dois prendre des décisions et les assumer pour que les costumes soient prêts le jour de la première. Je dois être sûre de ce que je fais, car je ne peux pas toujours demander aux comédiens de revenir pour des essayages.
Existe-t-il des vêtements déjà confectionnés?
Non, cela n’est pas possible car les costumes doivent être adaptés aux comédiens. S’ils sont mal à l’aise, leur récitation en souffrirait et cela se répercuterait sur la qualité du spectacle. Pendant les répétitions, je vérifie si le costume correspond au personnage, s’il s’adapte à l’éclairage et je cherche à voir où il devra être renforcé.
Si le costume doit toujours être parfait, c’est aussi parce que le public le voit en entier, à la différence du cinéma où l’on peut n’en filmer qu’une partie.
Conseilleriez- vous de faire ce métier? Pourquoi?
Oui, mais pas à tout le monde. Il faut avoir une passion pour le théâtre car c’est un métier ingrat: on est derrière la scène, on répare les vêtements et l’on ne nous fait pas de compliments. De plus, il faut avoir du caractère pour être avec les comédiens, pour les encourager, supporter leurs plaintes, …
Malgré tout, je conseillerais d’exercer cette profession, car finalement nous travaillons pour le plaisir du public.
L.G.