Stop the world, I want to get out

Viviana von Allmen
A la jonction de la performance dansée et le travail de représentation, Gilles Baron, Fabio Bergamaschi, Anne Delahaye, Sofia Dias, Corinne Rochet et Vitor Roriz,  nous plongent dans un milieu aquatique, pour le moins drôle, où les profondeurs et la superficialité se côtoient.
Lundi 11 décembre au Théâtre Palace de Bienne La Fondation du théâtre d’expression française a présenté pour la première fois « I want to go home » de et par la Compagnie Alias. 
L’Histoire s’inspire de la nouvelle de Dino Buzzati, qui traite de  nos peurs et de nos vanités. Elle nous raconte toute l’agressivité de la société actuelle, mais aussi des moyens auxquels nous nous accrochons pour survivre. Son œuvre est une  association d’images mêlées à des collages d’humour et de légèreté.
Guilherme Botelho lance sur le plateau six danseurs aux personnalités fortes, qui trouvent les moyens physiques d’exprimer le fond de l’âme. Tous ont magnifiquement réussi une chorégraphie sans tâche, quoi que incompréhensible pour certains spectateurs de Bienne.
Pour qui n’a pas lu Dino Buzzati, la scénographie est grotesque et insupportable.
Il est difficile de décrire une pièce d’Alias, car la compagnie a le don de désaxer la perception des choses pour mieux en dévoiler le sens profond.
Dans l’obscurité absolue de la salle qui retentit au son des bourdons, une petite lumière nous laisse deviner une silhouette harmonieuse toute vêtue de rouge. La danseuse qui montre une plasticité inégalable au rythme de « Monalisa » capture toute l’attention du public.
Et c’est le « Masque » qui entre en scène avec une respiration spasmodique. Il s’approprie de la salle et les angoisses se multiplient dans le public. On entend des « quelle horreur ! ».
Danse de la peur, de la timidité, de l’impatience, danse du secret que l’on garde au fond de soi et de tout ce que l’on cache.
Le ballet oppose les apparences et les habitudes. Les danseurs sont des corps qui bougent,  des corps qui se révèlent à travers des attitudes qui font réfléchir.
Brûlant et atypique, la performance laisse libre cours à votre imaginaire.
« I want to go home » est le titre de l’œuvre. Mais à la sortie du spectacle, bien des personnes avouent : « No comment, I want to go home ! ».
Juste ou pas… Probablement juste, car le public a toujours raison. Quoi qu’il en soit, chacun avait des choses à dire !

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