Forcé à se battre pour le maintien en Ligue nationale A de Basketball pour la deuxième année consécutive, l’Union a revendiqué sa place en s’imposant clairement contre Pully. Mais la mission pour la saison prochaine est claire, intégrer les nouveaux éléments pour participer aux playoffs pour le titre.
Ronny Wolff
La saison 2004-2005 n’a pas été de tout repos pour l’équipe neuchâteloise. Pendant l’intersaison de nouveaux éléments ont renforcé cette jeune équipe qui n’évolue dans cette division que depuis deux ans. Déterminée à éviter la relégation, des changements ont été nécessaires. A la pointe du dispositif sportif, Patrick Macazaga a remplacé Patrick Cossettini en tant qu’entraîneur. Né en France ce professeur d’éducation physique, âgé de 44 ans s’est spécialisé en basket, obtenant le plus haut diplôme. Il a maintenant plus de 10 ans d’expérience dont 5 en Suisse. Avant de signer à l’Union ENSA Neuchâtel, au début de l’année, le Français a successivement coaché le BC Blonay, Riviera Basket et le BBC Cossonay en ligue nationale B.
La valse des joueurs en Suisse a aussi apporté de nouveaux éléments sur le terrain. Avec Max Dufresne et Thomas Studer deux jeunes talents ont intégré cette équipe inégalement expérimentée. Pour Patrick Macazaga Dufresne a franchi un premier palier de progression; le coach français le connaît bien puisqu’ils ont passé 2 ans ensemble a Riviera Basket. En ce qui concerne Thomas Studer Macazaga avoue que pour lui il est un talent plus théorique que pratique, «Il n’est pas défini à un poste. On ne connaît pas encore sa position ce qui pourrait être un frein pour sa progression. Potentiel national il a fait sa carrière au poste intérieur et plus il vieillit moins son physique avantageux joue en sa faveur. Il doit prendre les bonnes décisions et travailler pour son futur» Macazaga reconnaît néanmoins que ces jeunes joueurs constituent deux éléments d’avenir pour le basket national.
Autre acteur qui n’a malheureusement fait qu’une courte entrée en scène fut un Américain rookie. Paul Mcmillan est venu dans un contexte difficile qu’on appelle pigiste, c’est quelqu’un qu’on prend contractuellement pour un mois pour remplacer un joueur blessé, dans ce cas Isakov. « Ce n’est pas facile d’avoir ce statut on ne connaît pas son avenir, c’est d’autant plus difficile quand on est un jeune joueur rookie qui vient de sortir de l’université; dans ce contexte le joueur a affiché des qualités», reconnaît Macazaga. Avec une moyenne de 29 points en quatre matchs le jeune joueur a marqué beaucoup de points mais pour l’entraîneur cela ne fait pas tout. «Il a été décevant autant dans son aspect de compétiteur que dans la défense. Si on m’avait dit qu’il fallait garder Mcmillan parce que Isakov est out, j’aurais quand même réfléchi à deux fois avant de prendre une décision. On a souvent, à tort, l’habitude de réduire les capacités d’un joueur à marquer des points; mais on lui demandera beaucoup plus», explique l’entraîneur du jeune Américain qui vient de signer au club Gaiteros del Zulia au Venezuela.
Le bad boy reconverti
A côté des nouvelles acquisitions, l’équipe compte des vétérans de renom comme Herb Johnson. Vieux de 42 ans et fort de sa taille de 209 centimètres l’Américain est toujours très impressionnant et constitue le véritable pilier de l’équipe. L’entraîneur n’a que des bons souvenirs de lui: «Herb est un des phénomènes du basket suisse. Pendant de longues années son image étaient celles d’un bad boy fort de caractère. Moi j’ai eu la chance de l’avoir mes deux premières saisons à Riviera Basket où il a fortement marqué l’équipe. Depuis il s’est racheté en se reconstruisant une image positive auprès du public ». Pour Macazaga ça reste un joueur exceptionnel de culture basket : «Même si avec les année il est difficile d’être performant sur quarante minutes et de faire tout ce dont aurait besoin l’équipe de Neuchâtel, il faut lui tirer un grand coup de chapeau. On est dans le bas de classement sans joueurs vraiment de forts aux postes clés et on lui demande d’être meneur de jeu, rebondeur, scorer et capitaine. Je ne connais pas beaucoup d’Américains qui brilleraient dans ce contexte». Dommage pour l’Union que ce géant de sport marquera un point final à sa carrière en fin de saison.