Photoreportage

500 étoiles pour la solidarité

Samedi 17 septembre, plusieurs centaines de bougies ont illuminé la Fontaine du Banneret à Neuchâtel. Organisée par Caritas, cette action, qui a lieu simultanément dans trente villes suisses s’inscrit dans le cadre de la campagne « Un million d’étoiles ». Ainsi des places, immeubles et ponts sont éclairés dans le but de donner un signe fort en faveur de la solidarité et de la cohésion sociale.
Steve Remesch

Les bougies en forme d’étoiles ont été vendues pendant tout le mois de décembre par Caritas et ses partenaires afin de soutenir un projet d’entraide en Suisse et un projet similaire à l’étranger. En effet, besoin y est. La Suisse compte plus de 800’000 personnes avec un revenu insuffisant pour assurer leur existence. Les personnes qui se sentent isolées et les laissés-pour-compte sont toujours plus nombreux. Bien que ces constats sont souvent considérés comme de simples effets secondaires de la société moderne, ce sont nullement des fatalités. Ainsi les organisateurs de l’action « Un million d’étoiles » expriment la volonté de bâtir une Suisse solidaire dont la force se mesure au bien-être des plus faibles.

Malgré le froid et la bise, une petite centaine de sympathisants a suivi l’appel de Caritas. Ils se sont réunis à la Croix-du-Marché autour de la Fontaine du Banneret pour rappeler l’importance de la solidarité et de la cohésion sociale. Devant la coulisse féerique des centaines de petites flammes, le conseiller d’Etat Jean Studer, insiste sur la nécessité de soutenir les plus faibles. L’orateur suivant, le conseiller communal Daniel Perdrizat, dénonce les coupes de l’Etat dans les aides sociales et surtout le fait de « priver les bénéficiaires de l’aide sociale du minimum social ».

Interviewé par Larticle.ch, Jean Studer insiste sur le fait qu’on ne peut pas attendre des gestes de solidarité des communes, des cantons et de la Confédération, si ceux-ci n’ont pas d’argent. « Ce n’est pas un choix facile, mais si on veut redonner un sens à la solidarité, aux prestations et aux services publics, il faut d’abord accorder aux collectivités publiques les ressources dont elles ont besoin. Sans ces ressources ce ne sont que les intérêts privés qui guideront la société. Généralement ceci conduit à des résultats déséquilibrés. »

Jean Studer appuie aussi l’importance des actions de solidarité, comme celle organisée par Caritas. « Si vous allumez une bougie en pleine nuit », explique-t-il, «il fait déjà un peu plus clair. Si vous en allumez des centaines, elles dégagent beaucoup de lumière et surtout de la chaleur. C’est pour cela que la bougie est un symbole très fort pour la solidarité. »
St.R

Photos:Steve Remesch

 

 

Evénement

La polémique dans les médias : un mal pour un bien ? Colloque

Représentants des médias, professeurs, assistants et étudiants se sont donnés rendez-vous le 25 novembre 2005 à l ‘Aula de la Faculté des Lettres pour le troisième colloque organisé par l’Institut de Journalisme et Communication de l’Université de Neuchâtel.
Viviana von Allmen

Les orateurs invités étaient pour le moins prestigieux : académicien- nes de Suisse et de l’Etranger, journalistes expérimentés et membres de l’Institut. Ils nous ont exposé des analyses, des recherches, et leurs points de vue à propos du thème du colloque : « La polémique dans le médias : un mal pour un bien ? ». Le but de ces séries de conférences est de donner à tous les participants, pour la plupart des étudiants, une vision plus claire du thème du débat.

Le Doyen de la Faculté de Lettres et Sciences humaines, M. Jean-Jacques Aubert, à lancé le sujet en parlant de la diversité d’opinions dans le monde. Plusieurs points de vue sont rationnellement défendables, ce qui conduit à donner une place à la polémique. Défenseur de l’histoire de l’antiquité, il nous rappelle : « Depuis des temps immémoriaux on a polémiqué, notamment le sophisme grec qui en a fait un art : il faut persuader ».

La Vie de la polémique

Le Directeur de l’Institut de Journalisme et Communication Antoine Maurice est rentre en matière dans une vision progressiste, il évoque le changement de ton dans les débats au sein du gouvernement. Les années 90’ ont été le début de l’immiscions régulière de médias dans toutes les affaires publics.
Discrète jusque là, la presse s’empare de nombreux sujets également politiques, les montent en épingle et crée, sinon le débat citoyen, du moins la polémique.
Poussé par les critiques des médias étrangers, notamment dans la votation populaire de l’adhésion de la Suisse dans l’espace économique de l’Europe, les médias nationaux sortent du cadre de la censure. A la fin de son intervention Antoine Maurice regrette que la TSR n’ait pas remplacé les programmes « Table Ouverte ou Droit de Cité »  qui avaient une valeur citoyenne.
Le journaliste, image du débat et de la polémique à la RSR, Pascal Décaillet se définit comme : un artisan, qui recommence chaque jour sa tâche. « Le journalisme ce n’est pas qu’une affaire de morale, mais il doit composer avec la morale » déclare l’Homme de la RSR
Dans son programme radiophonique « Forum », il aime en découdre avec l’actualité. Parfois ses interviews servent d’aiguillon à la citoyenneté active. Sa conviction est celle de porter le débat sur le terrain, debout, à la Kennedy – Nixon 1960, c’est ce qu’il fait discrètement dans les pas perdu du Palais Fédéral.
Dans cette journée des débats, analyses, accords et désaccords, les esprits des participants et du public se sont épanouis. Pour certains cet événement a réveillé la flamme de la réflexion.
La richesse des pensées offertes par : Antoine Maurice, Thierry Herman, Benoit Grevisse, Marcel Burger, Luis Vasquez Buenfil, Annik Dubier, Roselyne Koren et Pascal Décaillet a laissé l’espoir de partager un autre colloque en 2006, malgré l’absence de Ph. Breton.
V.vA

Photos:Viviana von Allmen