Arts plastiques

La collection Rosengart ou quelques heures d’évasion au fil des œuvres

Etablie à Lucerne, la Collection Rosengart offre à ses visiteurs la possibilité de contempler des tableaux de grand prestige dans un cadre chaleureux et agréable.

A quelques pas de la gare de Lucerne, le long de la large rue commerciale de la « Pilatusstrasse », se dresse sobrement l’édifice dont se détachent les grands noms du monde de la peinture et qui abrite la partie la plus récente de la Collection Rosengart. Cette exposition offre une multitude de toiles dans lesquelles les yeux s’égarent avec délectation. Des œuvres de Monnet, Cézanne, Renoir, Miro, Kandinsky, Picasso et d’autres encore défilent dans un tourbillon de formes et de couleurs, surprenant le visiteur à chacun de ses pas. 125 tableaux et croquis de Paul Klee occupent à eux seuls l’un des trois étages de l’exposition et constituent ainsi l’élément principal de cette partie de la collection.

La partie la plus anciennement établie et consacrée uniquement à Picasso se trouve, quant à elle, au détour des ruelles pavées de la vieille ville. Ce « Musée Picasso » contient des œuvres assez tardives du peintre, de même qu’une sculpture, « La Femme au chapeau ». Une longue série de photographies noir-blanc, prises par le photographe américain David Douglas Duncan, dévoile le peintre dans sa vie quotidienne : dans sa maison, dans son atelier, en compagnie de sa femme Jacqueline, de ses enfants, de même qu’aux côtés des Rosengart, ses amis intimes, mais également dans des postures plus originales : prenant un cours de danse classique avec sa femme ou chassant un scorpion de sa baignoire, ce qui offre une touche d’originalité surprenante à des images déjà riches de vie artistique.

Cette collection résulte d’une passion commune d’un père et de sa fille pour le monde de la peinture. Siegfried Rosengart, marchand d’art et collectionneur, né à Munich en 1894, se voit confier par son cousin Heinrich Thannhauser, en 1919, la responsabilité de s’occuper d’une succursale des Galeries Thannhauser nouvellement ouverte à Lucerne. En 1937, S. Rosengart en devient propriétaire et celle-ci prend le nom de « Galerie Rosengart ». Très vite, Rosengart initie sa fille, Angela Rosengart, au métier qu’il pratique. Dès 1948, celle-ci s’implique de plus en plus dans la galerie et devient propriétaire de la galerie au même titre que son père. L’amitié qui les lie à plusieurs peintres tels que Picasso, Matisse ou Braque leur permet de poursuivre leurs activités, malgré les périodes de crise ou de guerre.

En remerciement de sa collaboration, Rosengart reçoit de son cousin une nature morte de Cézanne, tableau qui constitue la première pièce d’une collection pas même encore imaginée et auquel de nombreux autres viendront s’ajouter. Dès les années 50, les Rosengart décident de porter leur attention sur les œuvres de Picasso. Le peintre étant un de leur ami intime, il leur est possible de suivre les tableaux à travers leur élaboration. Leur choix s’arrête également sur Paul Klee, qu’Angela affectionne tout particulièrement. Comme ces artistes étaient encore peu appréciés du public, leurs toiles s’avéraient difficiles à vendre. En tel cas, elles étaient soigneusement conservées par les Rosengart, qui ne pouvaient se résoudre à s’en séparer. Il en fut ainsi pour une série de toiles de Picasso, ce qui aboutit, en 1978, à la création du « Musée Picasso », date à laquelle les tableaux furent offerts à la ville de Lucerne à l’occasion des 800 ans de la cité. Tout ceci contribua à maintenir vivace le nom de Rosengart aux côtés de celui de Picasso. En effet, la Collection Rosengart, dont la deuxième partie fut à nouveau le résultat d’une donation d’Angela en 1990 à la ville de Lucerne, n’offre pas uniquement des tableaux de prestige mais manifeste également la relation des Rosengart avec les peintres qu’ils exposent et leur engagement envers leur œuvre.
S. B.

Industrie

SALON DE L’AUTO, SALON DU FUTUR ?

Nous faisons l’expérience des problèmes climatiques considérables depuis quelques années déjà. Doucement mais sûrement, une prise de conscience se fait un peu partout et c’est sans surprise que cette année, le salon de l’auto de Genève joue la « carte verte » en mettant en avant des progrès technologiques qui prennent compte de l’environnement : véhicules à consommation réduite et moyens alternatifs de propulsion sont au goût du jour.

Les véhicules fonctionnant à partir de nouveaux carburants représentent le 6% des véhicules exposés et sont souvent des prototypes. Ces prototypes peuvent être des « shows cars », c’est à dire des véhicules qui publicisent seulement la marque et qui ne verront jamais le jour, mais aussi des « concept car » qui utilisent des technologies que nous retrouverons dans nos voitures de demain.

Les technologies développées sont multiples : certaines voitures fonctionnent en consommant du gaz naturel, d’autres ont des piles à combustible (avec comme carburant le bioéthanol ou l’hydrogène) et d’autres encore fonctionnent avec de la « bio-essence », qui est composée de déchets végétaux et qui ne demande aucune modification du moteur à benzine.

Les moteurs hybrides ou au gaz naturel étaient déjà présents l’année dernière, mais cette année, la nouveauté est au « bioéthanol ». Cette nouvelle est d’autant plus d’actualité que la semaine passée le parlement a autorisé la production de ce biocarburant en Suisse. Pour l’instant, l’objectif est de produire au moins 0.5% des 7 milliards de carburant consommé annuellement en Suisse. L’idée du Bioéthanol est intéressante dans la mesure où elle utilise de l’énergie renouvelable sous forme végétale. Les plus grands producteurs sont actuellement le Brésil et les USA. Au salon de Genève, vous trouverez notamment un véhicule de marque Ford fonctionnant à partir de ce nouveau carburant.

Mais les voitures « vertes » les plus présentes sont encore les hybrides, c’est à dire celles qui fonctionnent avec de l’électricité, mais aussi avec de la benzine. Celles-ci ne permettraient donc pas d’être entièrement indépendant des lobbies pétroliers, mais représentent tout de même une forme d’évolution intéressante du marché automobile.

Ces « nouvelles voitures » peuvent se trouver dans les stands des concessionnaires qui les ont développées (Peugeot, Opel,…), mais aussi dans les stands spéciaux conçus spécialement pour la présentation des nouvelles technologies de propulsion. Parmi ces stands, l’un d’eux est consacré au « gaz naturel » où vous pouvez trouver toutes formes d’informations. Sont présentées des voitures à gaz comme par exemple la FIAT Natural power, la Ford Focus break green power flexifluel (qui marche aussi avec de l’essence), la Citroën C3 1.4 GNV (la voiture la plus vendue en Suisse) et aussi une voiture de luxe comme la Mercedes Benz E200 Compresseur NGT. Un autre stand est celui de Gasmobil, Ecocar et E-mobile, qui exposent des voitures hybrides, à piles à combustible ou au gaz naturel.

Il semblerait qu’avec tout ce qui nous est proposé, il soit possible de rouler sans plus utiliser de benzine, mais hélas, un problème considérable vient entraver la démarche : il n’existe que très peu de stations équipées pour les véhicules alternatifs.  Ceci peut s’expliquer par la faible part du marché qui intéresse les véhicules à moteurs alternatifs qui n’est que de 1,3%. Ce n’est donc pas demain que nous deviendrons indépendants du « marché du pétrole », mais les choses tendent cependant à évoluer, comme nous le constatons au salon de Genève.

Les voitures à consommation réduite étaient aussi mises en avant dans chaque stand, pour montrer les efforts faits par les concessionnaires pour permettre de pouvoir rouler en consommant moins à ceux qui trouvent encore le moteur à benzine plus exaltant.

Pour se rendre compte de la « pollution » engendrée par chaque marque de voitures, nous avons choisi un model représentatif de chacune d’entre-elles et avons calculé un ratio en divisant les litres de benzine consommés par 100 km par les émissions de CO 2. Le résultat est très intéressant :

Classement écologique
Marque Modèle Emissions CO2 Consommation benzine/100 km Ratio
Mazda M3 162 6 0.037037037
Fiat Punto 145 5.5 0.037931034
Suzuki Swift 170 6.9 0.040588235
Citroën  C4 206 8.4 0.040776699
Mini One 138 5.7 0.041304348
Opel Corsa 190 7.9 0.041578947
BMW 325 Xi 238 9.9 0.041596639
Seat  Altea 187 7.8 0.04171123
Mercedes LLK 350 244 10.2 0.041803279
Golf VW 167 7 0.041916168
Volvo C70 217 9.1 0.041935484
Mitsubichi Colt 5 143 6 0.041958042
Smart For Two 112 4.7 0.041964286
Jeep Patriot 2,4 226 9.5 0.042035398
Peugeot 407 233 9.8 0.042060086
Hunday Silversky 145 6.1 0.042068966
Land Rover Free land 265 11.2 0.042264151
Nissan  Micra 175 7.4 0.042285714
Skoda  Fabia 163 6.9 0.042331288
Honda  Jazz 137 5.8 0.042335766
Lancia  Ypsilon 155 6.6 0.042580645
Toyota  Yaris 136 5.8 0.042647059
Renault Mégane 191 8.2 0.042931937
Ford Focus 146 7.4 0.050684932

Dans le classement présenté, la première place du podium revient à la Mazda M3, la seconde à la Fiat Punto et la troisième à la Suzuki Swift. Mis à par ça, pour l’anecdote, la Smart est la voiture qui actuellement émet le moins de CO2 à l’opposé des Land Rover qui elles sont en tête parmi les plus grands émetteurs! Alors avis aux consciencieux de l’environnement, lorsque vous investissez dans votre nouvelle voiture, restez vigilants !
L.G. et A.A.