Photoreportage

Metropop 2007

Photoreportage par Mélanie Kormeyer

 

Entrée principale côté Bel-Air

 

Vue depuis le 1er étage de la salle/bar principale

 

Vue de la scène depuis le balcon (groupe en scène : “Le Peuple de l’Herbe“

 

Descendons pour voir les concerts…

 

Table de l’ingénieur du son

 

Rap du chanteur JC001

 

Favez groupe de rock lausannois: le guitariste Guy Borel à gauche et le bassiste Yvan Lechef à droite en solo

 

Chanteur principal du groupe Favez Chris Wicky

 

Incroyable moment ce concert de Favez

 

Le bassiste Yvan Lechef en solo

 

Solo harmonieux, avec une guitare et 10 doigts…

 

La chanteuse excentrique des Happy Mondays : Rowetta Satchell

 

Le bassiste des Happy Mondays

 

Le bassiste, le claviniste et le chanteur des Happy Mondays

 

Le chanteur et fondateur du groupe Shaun Ryder

 

Bernard Collins l’un des chanteurs et fondateurs du groupe The Abyssinians

 

Bassiste de Tiken Jah

 

Tiken Jah Fakoly en solo

Analyse

La Tecktonik : hideuse originalité ou banalité ringarde ?

«AAAh mais c’est affreux ! On dirait les années 80’ ! » C’est par cette phrase hautement intellectuelle que ma mère a trouvé les mots définissant la Tecktonik ! Mais qu’est ce que la Tecktonik ? à défaut de l’étude des plaques terrestres.

Tout d’abord, il faut savoir que le mouvement Tecktonik, danse épileptique (on appelle aussi la Tecktonik : Milky-way) et style moulant-mulet compris, est parti d’un seul endroit : Le Métropolis. C’est dans cette boîte Parisienne distillant le meilleur en électro expérimental de je-te-mets-4-mesures-en-boucles-pendant-4-minutes-en-veux-tu-en –voilà que s’est développée, en 2000, une danse mêlant toutes sortes de mouvements, empruntant au hip-hop jusqu’au voguing, fait de prendre une pose à la manière d’un magazine de mode. Le résultat détonnant peut nous faire tout d’abord penser à une pieuvre qui se dandine en se recoiffant toutes les 30 secondes. Ajoutez à cela, un jeans slim, des grosses Nike air ou Van’s carolées, un t-shirt moulant (rose de préférence) avec gros imprimé Tecktonik et la coupe fashionista pique + mulet et vous obtenez un Teckto-boy.

Parti de Paris et envahissant l’Europe dès l’été 2007, le phénomène tecktonik a vite été relayé par des adeptes ou à l’aide de vidéoclip, Le plus célèbre étant la reprise d’ « À cause des garçons » de Yelle remixé à la sauce TCK (abréviation de Tecktonik). C’est alors que vous comprenez enfin pourquoi tant de monde chantait des syllabes onomatopéiques parlant de « Marie, de Claire et de bazar ».
Alors que le rock est devenu l’apanage des fils petit-bourgeois du XVIe arrondissement et le hip-hop, le langage des cités défavorisées, la tecktonik symbolise maintenant la classe moyenne. En plus de rassembler un certain nombre d’adeptes dans ses soirées spéciales (Tecktonik Killer), La Tecktonik se développe aussi dans la rue où des battles sauvages (combats de danse) sont organisés. La tecktonik recrute aussi chez les plus jeunes. Il n’est pas rare de voir un petit frère enchaîner les pas de danses désordonnés rendus célèbres. Mais le côté folklorique mis à part, est-ce que la Tecktonik invente un nouveau style ou n’est qu’une mode passagère ?

Les avis sur la Tecktonik diffère. Entre les pros et les antis, le style fait quand même rire les indécis. Il est vrai qu’intrinsèquement le style vestimentaire est un agrégat d’anciennes modes qui donne un résultat assez kitsch. Outre la coupe mulet, universellement reconnue comme le comble de la « beaufitude » (Mon dieu, c’est vraiment horrible !), le retour du moulant sacre la féminisation de la société. On a plus peur d’emprunter dans la garde-robe gay, au risque de créer quelques controverses sur sa propre sexualité. Pour ce qui est du reste, on se balade allégrement entre les 60’ et les 90’ avec un renouveau du fluo. Au plan musical, la tecktonik semble être à la pointe de la mode comme elle risque de disparaître dès qu’un nouveau style apparaîtra. Sans poser de jugement hâtif, il semble bien que le boum-boum-wizz-boum-wizz incessant est appelé à disparaître car il n’apporte pas véritablement d’originalité à une musique déjà bien développée ! La seule véritable originalité se situe au niveau de la danse, qui, elle, bien que quelque peu dangereuse pour vos compères en boîte (il faut prévoir un espace d’au moins 5 m2  pour éviter de distribuer des tatanes à vos voisins) crée un véritable renouveau dans une discipline monopolisée par les bases hip hop. Si le style n’est qu’inutile, la technique de danse est copiée partout dans le monde et n’attend qu’à être universellement connue.

Malgré cela, La tecktonik est un style décalé et grandiloquent qui risque peut-être de disparaître dans un futur proche, faute à un effet de mode exacerbé. Et, tout avis partial mis à part, a le mérite au moins de nous avoir bien fait rire.
Jan Haesler