Édito

L’agenda-setting

Aujourd’hui, les médias reposent largement sur le concept d’agenda-setting concernant le choix des sujets, ce qui peut engendrer un certain formatage des esprits.

A l’heure actuelle, le concept d’agenda-setting fait force de loi parmi les médias en ce qui concerne la sélection des sujets parmi la multitude d’informations qui arrive en tout temps. L’agenda-setting peut donc être considéré comme une compétition continuelle entre les sujets se proposant d’obtenir tout d’abord l’attention des médias, puis celle du public et de la scène politique. Par conséquent, l’opinion publique se voit façonnée en grande partie par ce seul processus. Les critères de sélection parmi les informations reçues reposent sur différents facteurs, toujours liés au but principal qui est de vendre l’information à un public, ce qui suppose l’obligation de créer ou de maintenir l’intérêt d’un sujet.

Lors du choix d’un sujet, on considère tout d’abord la saillance de celui-ci, c’est-à-dire la perception d’importance qui lui est attribuée. L’amorçage, qui consiste en un contexte antérieur propice à la couverture médiatique d’un type de sujet, joue également un rôle non négligeable. Par exemple, on remarque qu’après une importante catastrophe naturelle, de plus petits évènements du même type ont tendance à être mentionnés dans les médias, ce qui n’aurait pas forcément été le cas dans d’autres circonstances. D’autre part, il s’agit aussi de prendre en compte le nombre de sujets d’actualité en compétition, du fait que le public n’est capable de gérer que quatre à cinq évènements importants à la fois. La notion de concurrence entre les sujets est donc bien réelle. Finalement, la capacité de l’actualité à se régénérer constitue également un critère de sélection. En effet, dès le moment où l’on ne trouve pas de nouvelles informations sur un sujet, celui-ci tend à disparaître de la scène médiatique.

On peut donc tirer la conclusion que les médias ont tendance, non pas à nous montrer ce qu’il faut penser, mais à quoi il faut penser. Cela est encore renforcé par la notion de cadrage. En effet, à l’intérieur même d’un sujet, les médias procèdent à une nouvelle sélection concernant l’angle sous lequel celui-ci sera traité afin d’en augmenter l’intérêt. De ce fait, la lecture d’un évènement est orientée sur un aspect en particulier, aux dépens d’une lecture plus globale qui donnerait une vue d’ensemble sur l’information et sur la situation dans laquelle elle s’inscrit. De plus, cet angle de lecture ne peut se construire qu’à travers une simplification de l’information. Par conséquent, la perception que l’on a de ce que l’on croit être la réalité se trouve relativement éloigné de la réalité elle-même.

En conclusion, on peut considérer que l’information qui nous est présentée à travers les médias est largement dirigée par les critères posés par l’agenda-setting, sans que cela soit remis véritablement en cause par un public consommateur. Le danger d’une telle pratique se révèle dès le moment où l’on considère que les médias sont dans la capacité d’occulter certains aspects de la réalité. Ce phénomène est renforcé du fait que les médias plus modestes tendent à s’aligner sur les grands journaux notamment, concernant le choix des sujets à traiter. D’autre part, l’aspect économique joue également un rôle important à ce niveau, puisqu’il constitue un facteur dont les médias dépendent de plus en plus et qui engendre l’obligation de fournir une information qui se vend aux dépends de critères de pertinence de celle-ci.
Toutefois, ce serait pousser trop loin la réflexion que de croire à un complot des grands médias visant à manipuler l’opinion publique mais il est clair que, par le processus d’agenda-setting, ceux-ci sont largement capables d’influencer notre perception de la réalité. Par conséquent, il s’agit de rester critique face à l’actualité servie par les médias et d’être capable de garder un certain recul face à celle-ci.
S.B.
Sources: cours de Thierry Herman sur l’agenda-setting dans le cadre des « théories de la communication »

Musique

Metropop festival 2007

Il y a trois ans, j’avais passé une soirée excellente et très festive au Metropop Festival. J’ai gardé le souvenir d’une ambiance électrique, d’une salle Metropole 2000 remplie de jeunes et moins jeunes, tous rassemblés autour de la musique et de la convivialité. Ce sentiment explique peut-être ma petite déception à la fin de cette soirée du 8 novembre 2007.

Lorsque j’ai appris, avec ma collègue Zoé, que nous allions bénéficier d’accréditations, respectivement en tant que journaliste et photographe, j’étais surexcitée. Je le devins un peu moins quand le chargé de communication du festival nous annonça que nous ne pouvions pas avoir deux accréditations par soir pour un même journal. Voilà pourquoi je n’écrirai qu’à propos de la première soirée du festival.
Mais ceci n’était pas bien grave. J’allais pouvoir interviewer des bénévoles, les organisateurs, et pourquoi pas un des artistes? Je me réjouissais réellement, d’autant plus que cette année, le festival réunissait quatre salles et clubs de Lausanne (les Docks, le Romandie, le D ! club et la salle Métropole).

Nous allions donc pouvoir profiter de cette fabuleuse opportunité pour nous rapprocher un peu de notre rêve de devenir journaliste. Tout allait donc bien jusqu’à ce que nous arrivions dans cette magnifique salle métropole. J’avais l’accréditation ce soir-là, Zoé dû donc prendre un billet… au prix de 49 francs. Mais nous n’avons pas pu entrer, car nous devions retrouver des amies, et l’entrée était définitive. Deux heures plus tard, nous revenions, sans nos amies, qui préféraient nous attendre au D !, où l’entrée était gratuite jusqu’à 23 heures.
En plus de devoir payer 50 francs pour prendre quelques photos, Zoé s’est vu refuser l’entrée, la raison n’étant autre que son appareil photo. Au bout de 15 longues minutes d’explications, nous pouvions enfin entrer, l’appareil photo en mains.
Nous étions donc là, sans badges, sans possibilités d’interview ou de reportages photo. Nous pouvions tout de même prendre des photos d’ambiance. Un agent de sécurité sympathique a tout de même permis à Zoé de prendre quelques photographies devant la scène. Mais peut-être allions-nous avoir une chance de faire ce pour quoi nous étions là dans les trois autres clubs de Lausanne. Mais ce ne fut pas le cas. Car il fallait attendre la fin du dernier concert de la salle métropole pour pouvoir entrer dans les autres clubs sans payer. Et pour tout vous dire, nous n’avions pas prévu de dépenser 100 francs, uniquement pour pénétrer dans l’enceinte du festival.

Nous avons donc pu suivre le concert de Wax Tailor, la révélation trip-hop de l’année. Une bonne acoustique, une ambiance calme et détendue ont accompagné la très bonne prestation du français. Allant de mélodies douces et lancinantes à des rythmes plus appuyés, Wax Tailor a ravi le jeune public déjà conquis. Il a ensuite laissé place à ses compatriotes du groupe Le Peuple de l’herbe. C’est sur motivés que les membres du groupe ont entamé deux heures quasi-totale d’hystérie musicale, mêlant comme à leurs habitudes électro, hip-hop, funk, rock et jazz, Le public leur a donné son énergie en retour. L’ambiance était très conviviale et festive. C’est donc sur cette bonne note musicale que nous nous sommes rendues au D ! club pour écouter les bootlegs hallucinants de dj Zebra. Le bootleg est un genre musical qui consiste à associer 2 chansons pour donner un mix plutôt surprenant. Et l’ancien bassiste du groupe Billy Ze Kick est expert dans ce domaine. C’est donc dans une salle bourrée que nous l’avons retrouvé. Ce concert était de loin le meilleur de la soirée. Les gens chantaient, dansaient au corps-à-corps. La petite salle du club a contribué à rassembler cette foule hystérique.

C’est donc à 4 heures du matin que s’est achevée cette soirée qui, force est de le constater, ne nous a pas permis de nous perfectionner dans le journalisme. Je garderai un agréable souvenir du public et de l’ambiance de ce Metropop 2007. Les personnes présentes étaient chaleureuses et ouvertes. Je crois que les artistes de ce jeudi soir ont été conquis eux aussi par cette atmosphère. Cependant, je tenais à parler des problèmes d’organisation et de logistique.

Le Metropop Festival s’est rapidement développé ces dernières années. Les organisateurs ont-ils été dépassés par l’ampleur de ce succès ? Je comprends bien qu’ils se doivent de trouver des artistes de renommée, d’offrir plus (avec 4 salles de concert), de ne pas décevoir le public. Mais les prix d’entrée et des boissons n’étaient certainement pas à portée de tous les étudiants. Nous étions surprises qu’un festival, particulièrement dans la ville des soirées estudiantines par excellence, pratique de tel prix. Que nous n’ayons pas pu interviewer les organisateurs ou les artistes n’est pas si important. Après tout, nous ne sommes que des étudiantes, pas de vraies professionnelles. Et nous avons passé une excellente nuit. Mais le manque d’organisation et de souplesse fera peut-être fuir les jeunes vers d’autres festivals et ce malgré l’ambiance chaleureuse de tous les bénévoles et responsables. Cette édition n’a d’ailleurs rassemblé (que) 8000 personnes, ce qui est inférieur à l’année précédente.
Mélanie Kornmayer