Reportage

Métro lausannois, un petit pas pour la mobilité

Lausanne a fêté son métro, lors d’un week-end inaugural qui aura réuni plus de 100’000 personnes. Le M2, premier métro sans conducteur de Suisse, saura soutenir la croissance fulgurante de la ville vaudoise. Pourtant, ce n’est là qu’un début du combat que doit mener la Suisse romande au sujet de la mobilité.

Le conseiller fédéral Moritz Leuenberger a affirmé vouloir saluer le courage des vaudois pour ce projet de qualité, qui se concrétisera fin octobre par la mise en service du métro. Véritable condensé des techniques les plus pointues, le M2 devrait transporter à terme environ 25 millions de passagers par an entre Epalinges et les quais d’Ouchy, assurant des fréquences de trois minutes.
Reliant des lieux de grande attractivité comme la gare CFF, l’hôpital cantonal universitaire vaudois (CHUV) ou encore le quartier du Flon, centre de la vie nocturne de la ville, le M2 participera pleinement à l’essor de la métropole lausannoise. En effet, maintenant dotée d’une infrastructure de transports en commun digne de ce nom, Lausanne va attirer à plus forte raison les particuliers et les entreprises conscients de l’attrait de cette ville de l’arc lémanique.
L’heure semble être aux réjouissances, car le M2 prouve que la Romandie a les moyens de mener une politique de mobilité ambitieuse. Pourtant, il faut toutefois considérer ce métro lausannois comme un premier pas dans un développement plus global des transports en commun en Suisse romande. Rail 2000 n’ayant pas tenu ses promesses quant à la construction, ô combien nécessaire, d’une troisième voie ferroviaire entre Genève et Lausanne, nos politiques doivent s’atteler à garantir une visibilité certaine aux besoins de notre région en terme d’améliorations des structures de transports en commun.
Lors du 19:30 de la tsr du 18 septembre, Moritz Leuenberger, ministre des transports, a assuré que les Suisses allemands sont verts de jalousie de notre métro. Faudrait-il lui rappeler le fossé qui sépare encore la Suisse allemande et notre romandie? Allez faire un tour en train dans la région de Zurich et vous serez impressionné par la modernité des rames et la fréquence des trains, alors que les CFF annoncent une modernisation de leurs véhicules pour le réseau express vaudois à l’horizon 2011, puis une seconde étape en 2018. Quid du réseau nord-vaudois? Quid du réseau Neuchâtelois? Quid de la troisième voie entre Genève et Lausanne? Nous fêterons, par ailleurs, cette année les 150 ans de cette ligne, qui se trouve être l’une des plus rentable de Suisse. C’est une opportunité unique pour mettre en relief les possibilités de développement de notre réseau de mobilité, A nos dirigeants de ne pas faire du M2 une finalité en soi, mais de  l’ériger en fleuron d’une politique romande de transport en commun cohérente et volontaire qui saura tirer parti de cet événement.
Marc-Antoine Grognuz

Analyse

Aujourd’hui : l’image de la Chine

Aujourd’hui, l’affaire du lait contaminé, hier, les Jeux Paralympiques et Olympiques, en mai, des écoles au Sichuan construites il y a seulement dix ans s’effondrent alors que des bâtiments de vingt ans tiennent le coup.
Corruption, médias filtrés, Tibet : tant de sujets qui sèment la confusion dans nos esprits lorsqu’il s’agit de penser à la Chine. Point sur quelques événements.

JO
Beaucoup de bruit autour de la construction des édifices destinés à accueillir les sportifs du monde entier. De plus, quelques fiertés nationales à notre actif : les architectes suisses mondialement reconnu qui ont conçu le nid d’oiseau, Herzog & De Meuron, et notre fédérateur Federer qui dû y défendre honneur et saison. Les athlètes du monde nous déclarent télévisuellement l’importance que ces jeux ont à leurs yeux, à ceux de leur famille et amis. Entre patriotisme et dépassement de soi, cette compétition à venir attise les émois.

Sur place, revers de la médaille : le gouvernement déploie 150 000 hommes sur Pékin pour empêcher les fauteurs de troubles que sont les militants des droits de l’homme et du Tibet de manifester, et « prie » les bâtisseurs des JO de regagner leurs pénates. L’accès à Internet reste restreint et censuré pour les journalistes étrangers.

On a pu croire un instant que la Chine, bénéficiant d’une ultra-médiatisation et de rentrées d’argent non négligeables consécutive à la chance d’accueillir les Olympiades, ouvrirait quelques loquets, permettrait la mise en place de réformes, d’ouvertures sur le monde ou simplement une remise en question. Que nenni, crédules affabulateurs que nous sommes. Fermée elle nous était, fermée elle nous est restée.

Néanmoins, le bilan tiré par d’autres que moi est unanime : Les mots «  triple succès » et « la Chine a redoré son blason sur la scène internationale » ont sonné le glas d’illusions qui n’en étaient pas réellement. L’image qui ressort est que la Chine doit survivre à l’après JO, rebondir suite au fort apport économique engendré, pas si important selon les sources et… continuer sur sa voie !

Lait contaminé
Le scandale du lait contaminé en Chine enfle : on a découvert de la mélamine dans le lait infantile, un composant synthétique destiné à la fabrication du plastique. En date du 23 septembre, les chiffres se montent à 53 000 enfants touchés, 13 000 hospitalisés et 4 décédés. Panique dans les familles, ruptures des exportations de la part de pays d’Afrique et d’Asie. Un souci égal un bouc émissaire, ce qui rassurera les foules ; le responsable des services de contrôle de la qualité est poussé à la démission. N’oublions pas qu’auparavant, la Chine a aussi connu l’effet toxique des médicaments, dentifrices et autres jouets. La méfiance a ses raisons de s’installer : son lit est fait.

Le 24 septembre on apprend par un célèbre gratuit que l’affaire a été étouffée depuis décembre 2007 déjà ! Des plaintes ont étés déposées auprès de l’entreprise Sanlu, la principale entreprise laitière impliquée dans cette histoire. Néanmoins, jusqu’en juin dernier, aucun test n’a été effectué par leurs soins. Ce n’est qu’à ce moment qu’ils ont été informés qu’une substance nocive avait été mélangée au lait. Et ce seulement le 2 août qu’ils en ont informé les autorités locales qui ont tardés jusqu’au 9 septembre avant de faire monter l’information à leurs supérieurs. Les pouvoirs sont donc également impliqués. Sans compter que la population n’a été avertie que le 11 septembre…

Vietnam et Italie prennent des mesures pour renforcer les examens pendant que le centre de contrôle de sécurité alimentaire de l’Institut de la Nutrition du ministère de la Santé commence à tester les échantillons, pour l’heure négatifs. Sanlu a pour sa part déclaré « nous rappellerons tous les laits infantiles produits avant le 6 août. Pour les laits en poudre produits après cette date, nous les rappellerons également si les consommateurs ont des doutes ou des inquiétudes »

Hans Troedsson, représentant de l’OMS, relève que la situation a de grands risques de s’aggraver, la Chine comptant tout de même 1 328 576 420 habitants en date du 25 septembre. Méfiance, gloire, doute, fierté…. Alors, quelle est votre image de la Chine ?
Lucie Crisinel