Commentaire

Le chalet dans la pure tradition

Certaines maisons ont une âme, d’autres du caractère. Mais des chalets en Suisse ont su, mystérieuse alchimie, combiner ces deux qualités dans un esprit de fantaisie, tout en gardant intacte l’harmonie du lieu.

La façade de bois blond exposée plein sud, avec ses larges balcons et ses nombreuses baies vitrées, est ornementée par des fresques exécutées par un artiste local. Cet demeure, placée sous le signe du soleil, se présente comme un cadre chaleureux et respire la douceur de vivre. En pénétrant dans ces lieux, le visiteur est d’emblée accueilli par des nombreux animaux, vivants ou empaillés. Le chien « le meilleur ami de l’homme » animal fétiche de la maisonnée, se retrouve par tout représenté : sur les meubles chinés ça et là, sur le couvercle d’une théière anglaise ou lové au creux d’un encrier. Ces charmants compagnons canins font bon ménage avec l’ours grandeur nature du portemanteau bernois du XIXème siècle, au pied de l’escalier. Cet ours réalisé dans un bois dur par un artiste inconnu, est saisissant de réalisme.
On visite cette maison un peu comme un musée. Chaque pièce renferme un témoignage emprunté au passé. Les propriétaires des lieux, très attachés à leurs origines, ont rendu la présence des ancêtres vivante. Cela donne à cette demeure une atmosphère chargée en émotion. Chaque pièce, chaque recoin, chaque objet rendent hommage aux aïeuls, lesquels ont pris une part active dans la vie culturelle de la Suisse. Chaque pièce se remplit aussi de distinction grâce aux différents objets d’art et de collection, agencés avec inventivité, dans des emplacements bien définis. La collection des horloges datant de ce dernier siècle, tous mis en bon état par le propriétaire,  ou encore les outils de la ferme d’un arrière grand-père.
Ici la vie champêtre reste présente par tout. Une règle, une seule est de rigueur: gaieté de vivre. Cette atmosphère a su être créée grâce aux décors de la maîtresse de maison. Une fois la visite du chalet terminée, on ne peut oublier l’amour que les propriétaires portent à leur maison. Ils ont fait en sorte que celle-ci leur ressemble à tout point de vue.
Et ils veulent pardessus tout, qu’elle reste dédiée à la chaleur et au plaisir de recevoir.
V.vA.

Reportage

Un « Beaj Da An Orient »*

Ah les vacances…! Superbes souvenirs! Et oui, souvenir, car il est désormais temps de reprendre gentiment le chemin de l’université et/ou du travail. C’est en effet toujours dans ces moments là que l’on se rappelle avec nostalgie ces quelques semaines de voyage. C’était bien sympa cette semaine en Bretagne… Petit flash-back forcément subjectif.

Après d’interminables bouchons (Bison futé avait une nouvelle fois vu juste…), j’arrive enfin à Guidel, à quelques 20 minutes de voiture au Nord de Lorient. Ce sera mon QG. Pour bien commencer ce séjour breton, quoi de mieux que de manger une galette (à la farine de sarasin, pour les garnitures salées) et une crêpe (à la farine de froment, pour les garnitures sucrées)? Après discussion, le dynamique et sympathique serveur m’indique que le festival interceltique de Lorient bat son plein en ce mois de juillet. L’heur étant à ce moment là déjà avancée, je ne m’y rends que le lendemain.
Cette année, l’hôte d’honneur est la Galice et a sa propre tente. Des stands garnissent la plupart des rues jouxtant le port de plaisance: t-shirts officiels, spécialités locales (chouchen, bière bretonne, cidre, caramel au beurre salé et même du Breizh Cola (coca breton)!). Il commence à faire faim: l’offre est pléthorique, entre la tranche de thon, les sardines grillées, l’andouille (non, non, on n’a pas découpé l’idiot du coin en morceau: il s’agit simplement d’une saucisse…) ou encore le cochon à la broche. Sans oublier les traditionnelles crêpes, mais encore fallait-il être patient: une heure d’attente avant de pouvoir manger mon dessert… avec de la cornemuse plein les oreilles, les concerts ne commençant qu’en milieu d’après-midi. Plus loin, une tente réservé à l’Acadie voit défiler des groupes canadiens plus déjantés les uns que les autres avec un sens de la fête hors du commun (un des chanteurs n’avait notamment plus de voix. En cause: la fête de la veille…). Des marins ukrainiens habillés avec les costumes traditionnels semblent avoir fait de même.
Le lendemain, visite de la Leïta près de Guidel, un bras d’eau salée qui remonte dans les terres ou une rivière (les Bretons n’aiment semble-t-il pas parler de « fleuve ») qui se jette dans l’océan Atlantique, c’est selon. Cette voie d’eau a par le passé été très fréquentée par les marchands pour remonter jusqu’à Quimper. Mais les nombreux bancs de sable les obligeaient à confier leurs embarquations aux passeurs pour ne pas s’échouer. Même si cela ne les protégeait pas des attaques de pirates! Plusieurs ostréiculteurs ont également passés par là, sans oublier les moines de l’abbaye de St-Maurice qui récoltaient le limon par un ingénieux système de bassins. Aujourd’hui, les cormorans noirs et autres mouettes rieuses ne sont plus dérangés que par les touristes. Même les lutins (selon les légendes bretonnes) des forêts alentours nous gratifient d’un arc-en-ciel du plus bel effet. La rivière est, elle, à nouveau propre après avoir été largement polluée par une fabrique de papier qui rejetait tout et n’importe quoi dans les eaux. Ce qui a décimé les saumons qui venaient se reproduire dans la région.
Troisième jour et suivants: voyage sur la rade de Lorient en bateau. Le port a été fortement marqué lors de la Seconde Guerre mondiale puisque les Allemands y ont construit bon nombre de hangars massifs (ayant pour nom K3) pour leurs U-Boots chargés d’empêcher tout ravitaillement de l’Angleterre. Aujourd’hui, ils sont soit visitables, soit utilisés comme hangars pour réparer les voiliers. Plusieurs épaves gisent encore ça et là, servant de lieu d’entraînement pour la marine française (qui a gardé une base dans la rade) ou de perchoir pour les goélands. Le port de commerce a lui bien évolué, avec le contraste entre l’ancienne glacière et la nouvelle (toute « technologisée ») éloignées de quelques mètres seulement.
Non loin de là, le tout nouveau Musée de la Voile Eric Tabarly (navigateur breton disparu en mer), avec son architecture ultra-moderne et sa tour des vents ancrée dans la mer, sert de point d’ancrage aux 6 Pen Duick avec lesquels Tabarly a battu ses différents records et glâné ses nombreuses victoires (traversée de l’Atlantique en multicoque, trophé Ostar, etc.).
Juste à côté, le trimaran Banque Populaire de Cédric Bidégorry, fraîchement rentré de sa traversée record de l’Atlantique (3j 15h 28m 48 secondes, le vieux record de Tabarly en 10 jours est loin…) attire également tous les regards. Mais pas le temps de s’attarder: un dernier couché de soleil sur le Pouldu (face à Guidel) et il faut déjà repartir…
Thomas Nussbaum

*Un voyage à Lorient (en breton)

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Trimaran