Enquête

Je t’aime, moi non plus : la vision du couple chez les jeunes

Le couple occupe une place intéressante dans la vie des jeunes, et à l’âge de vingt ans, il en est même le point central. Attention, il n’est pas un statut à atteindre ou même une norme à respecter mais plutôt une envie de plus en plus grande de goûter à cette expérience particulière qu’est la vie à deux. Une jeune fille dans la vingtaine nous donne sa vision du couple : « être en couple est une expérience exceptionnelle qu’il faut savourer. C’est une relation particulière et unique partagée avec une personne de l’autre sexe, d’où son aspect précieux et magique. Cette relation apporte donc une dimension toute autre à notre quotidien. ».

 

Cependant, on associe difficilement à l’image du jeune couple les mots « fidélité », « confiance » et « sérieux ». En effet, les plus folles années de notre vie sont belles et bien entamées, et d’autres nous attendent encore. Jeunesse rime avec carpe diem: excès à gogo, zéro contraintes, il faut en profiter et on ne va pas se faire prier ! Il est évident que pour certains d’entre nous le monde de Cupidon ne représente pas plus qu’un terrain de jeu dont les participant(e)s sont les trophées. Il en est d’autres qui, foudroyés par les flèches du chérubin, ne se nourrissent que d’amour pur et simple. Et d’autres encore que cela n’intéresse pas, du moins pour l’instant. Mais les extrêmes ne sont pas à l’ordre du jour. De très charmantes personnes ont pris le temps de répondre à nos questions indiscrètes…ou pas. Témoignage.

Quelle est ta vision du couple ?

Selon un séduisant jeune homme âgé de vingt ans, le couple se résume à « deux personnes qui s’aiment d’un amour vrai et qui se font mutuellement confiance, tout en insistant sur le fait que cette confiance est indispensable sans quoi le couple survit très rarement. ». Une seconde question lui est adressée : « Est-ce qu’une relation de nos jours et à notre âge a plutôt tendance à être prise au sérieux ou pas? ». Malheureusement, il ne pense pas qu’une relation aux yeux des autres, à savoir parents ou entourage familial, paraisse sérieuse. Mais ce qui importe est que les deux partenaires aient conscience que leur relation le soit. Toujours en lien avec le domaine familial, il mentionne que l’acceptation du couple peut parfois poser problème à cause de différences physique, religieuse, ethnique, etc. Tout dépend de la mentalité des familles concernées.

Et le mariage dans tout ça ?

La réponse mot pour mot d’une charmante demoiselle: « Autrefois, il était systématique. Ne pas se marier était vite synonyme d’esprit volage ! ». Eh bien, si ça c’est avoir un esprit volage, heureusement qu’aujourd’hui n’est pas hier (on se comprend). Quoiqu’il en soit, de nos jours et à notre âge, le concept du mariage est synonyme de vie à deux dans laquelle chacun conserve sa liberté individuelle. Un concept quelque peu paradoxal qui demeure cependant cet acte d’officialisation de l’amour entre deux personnes. Il faut aussi remarquer que les enfants ne suivent pas obligatoirement le mariage ; c’est selon chacun. Stéréotype encore très présent, lorsque l’on dit mariage, on pense rapidement homme au boulot et femme aux fourneaux. Et la jeunesse à ce sujet ? D’après la même jeune femme, « un paradoxe peut être soulevé : les femmes luttent pour plus d’égalité face à la gente masculine mais elles apprécient que les hommes fassent le premier pas ». Il est clair que l’image de l’homme dominant dans le couple n’est plus à l’ordre du jour mais « une égalité parfaite n’est pas possible ou du moins elle casserait un certain naturel biologique dans la vie de couple, où l’homme prend instinctivement des initiatives, sans que cela soit considéré comme un comportement dominateur ».

Confiance, famille, mariage, enfants, ok mais les amis dans tout ça ?

Selon une jeune experte, l’amitié n’est absolument pas négligeable : « vous pouvez vous offrir corps et âme à votre chéri(e) mais le jour où votre conte de fée passe aux oubliettes, ne soyez pas étonné(e) si vous vous retrouvez quelque peu…esseulé(e). Trouvez le bon compromis et tout ira pour le mieux. Mais n’oubliez pas que l’amitié est un présent encore plus précieux que l’amour ».

Les temps changent, les normes et codes sociaux ne sont plus tout à fait les mêmes qu’au temps de nos grands-parents ou parents, et l’image du couple s’est en quelque sorte modernisée. Hier, on assistait à des mariages de convenance, la place de la femme au sein de la société était moindre et la religion omniprésente veillait à la bonne conduite de tout un chacun. Aujourd’hui, la liberté est plus grande quant au choix du partenaire, mais notre société étant très individualiste, nous recherchons le/la conjoint(e) idéal(e) et avons des attentes toujours plus grandes. Des couples, il en existe en tous genres et chacun le perçoit différemment même si au fond, on a tous envie d’aimer et d’être aimé(e). Comme toute autre interaction sociale, la relation amoureuse est d’une certaine complexité et en tirer des règles ou comportements généraux est très difficile. Dans ce monde où la technologie ne cesse de se développer tout comme les moyens de communication, force est de constater que les relations humaines en profitent fortement mais en subissent aussi les conséquences : monde réel et monde virtuel, quelle est leur compatibilité ? La relation amoureuse aussi est entrée dans une nouvelle ère communicationnelle : on flirt par sms, on se désire sur Skype, on se dit je t’aime par téléphone et on se quitte par What’s app. Où est le vrai ? Est-ce que cette modernisation du couple est réellement bénéfique ? Quitter une personne par message ne demande pas le même cran qu’en face-à-face. Avant Roméo écrivait des lettres enflammées à sa Juliette, chaque mot était profondément réfléchi et couché sur papier avec émotion. Un acte beaucoup plus significatif qu’un sms vite envoyé car on prend le temps, tout simplement. Comme si aujourd’hui, on n’avait plus le temps de rien…même plus d’aimer.

C.


Eclairage

Robot un jour…

Nous sommes en 1942. Isaac Asimov, écrivain de science-fiction, mentionne pour la première fois les 3 lois des robots :

  1. Un robot ne peut porter atteinte à un être humain, ni, restant passif, permettre qu’un être humain soit exposé au danger.
  2. Un robot doit obéir aux ordres que lui donne un être humain, sauf si de tels ordres entrent en conflit avec la Première loi.
  3. Un robot doit protéger son existence tant que cette protection n’entre pas en conflit avec la Première ou la Deuxième loi.

Certes, celle-ci sont tirées d’une fiction futuriste (qui d’ailleurs ont inspiré le fameux film, I, Robot), mais ne mènent-elles pas, avec un peu de recul, à une remise en question par rapport à l’être humain et à ses substitut robotisés ? Nous pourrions très bien supposer que l’écrivain rêvait secrètement dès le départ, à la rentrée en vigueur de ces lois dans la législation réelle. Du moins, nous n’en sommes pas très loin… un bref résumé historique s’impose !

Le but du robot est principalement de remplacer l’effort humain par un substitut mécanique. Cette idée découle déjà de la Mythologie antique, mais n’a été mise en place qu’en 1938 par l’invention des automates, ancêtres des robots. On commence par un instrument de musique à vent autonome pour en finir aujourd’hui à des distributeurs automatiques, sèche-linges et machines à haute-technologie d’analyses médicales. Suite à la 2ème Guerre Mondiale, les recherches n’ont jamais cessé de croître à une vitesse exponentielle. C’est en 1961 que concrètement la première machine qualifiée sous le terme de « robot » est née : Unimate, de General Motors. Nucléaire oblige, ce télémanipulateur est vendu en masse sur le marché de l’industrie. Ce fut le coup de feu pour une nouvelle course technologique, vers un progrès industriel dont encore aujourd’hui on a du mal à apercevoir les limites.

Petit à petit, la robotisation prend place dans chaque parcelle de notre vie : l’industrie gagne en temps et en qualité (et en argent, bien sûr), le secteur des loisirs et de la médecine est, spécialement de nos jours, en progrès foudroyant, l’armée et l’exploration spatiale en font les frais par cette soif de conquête et/ou de destruction, le domaine artistique est notamment touché, créant des robots capable de reproduire les mêmes gestes que l’homme (que ce soit un croquis de paysage ou une gamme de violon). Une nouvelle science se développe de nos jours : la domotique. N’avez-vous jamais rêvé d’allumer la lumière du salon en claquant des mains ? La maison intelligente est désormais née, où même l’effort de se lever pour baisser les stores est remplacé par des capteurs solaires externes s’occupant de résoudre cette tâche.

Je suis le premier fasciné par ces nouvelles technologies. Tant d’études pour arriver à des résultats surprenants : des chient-robots s’habituant à leur milieu, en emmagasinant des données nouvelles à chaque minute, une gestion de l’énergie d’une maison en fonction du temps externe, permettant de réduire nos consommations, et j’en passe…
Mettons maintenant tous ces instruments de la vie quotidienne sous le même joug. On ne peut le nier, une partie de notre vie commence pourtant très clairement à dépendre de ces dispositifs ! C’est le revers de la médaille. Nous rentrons dès lors dans une ère d’automatisation qui, pour certains, pensent qu’elle est le salut de l’humanité, pour d’autres, la perte. Ce qui est à prévoir, c’est que la robotique prendra une ampleur telle dans la société qu’elle deviendra petit-à-petit chose commune dans la vie des hommes, tendant vers une intelligence artificielle digne d’un roman de science-fiction. À quand les humanoïdes dans la rue nous transportant les courses fraîchement achetées à Migros-3000 ?

Certes, plusieurs problèmes s’opposent encore à cette évolution technologique tenant au miracle, mais vu l’avancée scientifique du moment, il est tout-à-fait permis de s’imaginer un futur proche de ce rêve imperceptible, flou, presque effrayant. Bonne ou mauvaise chose ?

Et là, mon regard d’apprenti-ethnologue (encore trop subjectif à mon goût) se détache de notre société et se tourne vers ce que les occidentaux appellent « les peuples primaires », ou peuples à petite échelle. Nous qui nous nous enfonçons de plus en plus dans une matérialisation à excès, comment ces gens ont-ils su garder la tête haute et ne pas tomber dans une automatisation conséquente des mœurs, de perdre leur stabilité culturelle ? Ne risquons-nous pas de pervertir entièrement ces nomades des temps modernes, naviguant à contre-courant dans une mer qui commence à déborder des consciences humaines ? À se poser la question si l’évolution n’a pas réellement une limite qui, une fois franchie, nous ramènera au commencement de la vie, simple et efficace, que ces gens-là ont su d’une certaine manière préserver.

Nous l’aurons compris, la robotisation s’étend sur un plan tout aussi scientifique que social, remettant en question notre propre statut d’être humain. Il faudra surement poser des limites morales à ce nouveau mode de vie qui s’ouvre à nous, y trouver un bon équilibre.
Un simple article de journal ne suffit pas pour entrer entièrement en matière dans ce sujet-là, mais permet de le survoler de manière simple et efficace et de s’en faire une idée. Ce sont simplement les simples paroles d’un être-humain que vous lisez là.

Bon, je vous laisse, il y a Wall-E  ce soir à la télé…

MZ