La guerre du Röstigraben
Petit pays de quelques 8 millions d’habitants, la Suisse a la particularité d’avoir 4 langues officielles et presque autant de cultures différentes. Suisses Allemands, Romands, Tessinois ou Romanches, chacun y met son grain de sel et finalement, est-ce une force ou une faiblesse?
La Suisse, notre beau pays tout en vallées et montagnes, lacs et rivières. La joie et le bonheur règnent et chacun salue son voisin. Non? Pas tout à fait. Car la Suisse a la particularité bien connue de, non seulement parler plusieurs langues, mais aussi d’héberger plusieurs cultures en son sein. Suisse allemands, Romands ou Tessinois, tous sont des habitants de ce pays qu’est le nôtre, chacun a un point de vue différent, ce qui peut engendrer parfois quelques frictions.
Dès la création de la Suisse, que ce soit lors de la création du fameux pacte fédéral de 1291, de la constitution de la République Helvétique par Napoléon, du Sönderbund ou de la Constitution qui en a suivi, les tensions ont toujours fait partie du quotidien des Suisses. Mais pour mieux comprendre toutes ces différences – culturelles, idéologiques, etc., il nous faut revenir en arrière et explorer quelque peu l’histoire suisse.
Posons le contexte, de vertes vallées, des seigneurs féodaux de tous les côtés qui essayent de prendre le plus de territoires possibles et des cantons par encore tellement formés. Nous sommes en 1291 et trois familles, qui représentent les cantons actuels de Uri, Schwytz et Unterwald, signent un pacte et s’engagent pour la paix territoriale. Petit à petit, d’autre Cantons s’ajoutent, mais, les accords se multiplient, il n’y en a pas un seul en commun et ce qu’on prend pour la création de notre belle suisse n’est en faite qu’un accord qui s’est multiplié, dans le désordre, à d’autres cantons, sans créer une réelle unité.
Par la suite, l’Helvétie deviendra une république, sous l’ère Napoléonienne, puis, une fois libérée du joug français, connaîtra une guerre civile. En effet, revenue en arrière après avoir connu la monnaie unique, de nombreuses tensions ont divisé le pays, menant à la guerre du Sonderbund qui dura 26 jours et fit 100 morts. Cantons conservateurs opposés aux cantons libéraux, fédéralistes opposés aux centralistes, les oppositions étaient plutôt de nature idéologique que linguistique ou culturels. Mais cela permis de donner naissance à la Suisse moderne que nous connaissons, non sans quelques autres tensions.
L’histoire de la Confédération Helvétique, peu connue, reflète bien les complications de ce pays. Dès sa création et jusqu’à ce jour, il y a toujours eu des conflits, des rivalités et des dissensions. La question que l’on peut donc se poser: est-ce une chose négative? Ou bien ces différences rendent-elles le pays plus fort? Pour pouvoir réponde à cela, penchons-nous sur différents aspects: les votations et la politique tout d’abord, la culture par la suite.
Comme chaque citoyen suisse qui vote, surtout lors de sujet sensible, on peut toujours remarquer des dissensions Suisse Romande – Suisse Allemande, ainsi que des différences villes – campagnes. Comme lors de l’initiative de l’UDC, soumise à votation, pour le « renvoi des étrangers criminels »: les Romands ont très nettement refusé, les Valaisans et Fribourgeois un peu plus modérément, puis Berne et Zurich suivent la tendance. Le reste des Alémaniques acceptèrent cette loi. Le pays est ainsi régulièrement coupé ainsi, surtout lorsque ce sont des initiatives de l’UDC qui sont en jeux. Dans ce cas précis, cela semble plus diviser notre nation, ce qui n’est pas très positif.
Pour ce qui est de la culture, on ne peut affirmer qu’il y en ait qu’une en Suisse. Bien au contraire, chaque partie, voire cantons ont leurs spécificités. Cet état de fait est le bienvenu car c’est la multiplicité des cultures qui ouvre les esprits et enrichi. Romand, Alémanique et Tessinois sont différents et ont donc besoin de peut-être un peu plus de créativité pour se comprendre. Ce qui, chacun le concédera, est un avantage non seulement à l’intérieur même du pays, mais aussi à l’international, afin de mieux comprendre les autres cultures. C’est aussi pour cela que la Suisse excelle sur le plan diplomatique.
Ainsi, que nous voyons cela de manière négative ou positive, il y a bien des différences dans ce pays. Elles engendrent des tensions mais donnent aussi une certaine force à ces citoyens qui ont appris à cohabiter avec d’autres dès la plus tendre enfance. La guerre du Röstigraben est loin d’être terminée, mais pour mettre tout le monde d’accord, pourquoi ne pas en discuter autours d’une bonne fondue?
ChaM
Le lendemain de mon arrivée, je suis directement partie à Macao, une ville mythique du jeu qui dépasse son maître, Las Vegas. Pour s’y rendre, il suffit de 45 minutes en ferry depuis Hong-Kong. Ce trajet est un bon moyen de découvrir la culture asiatique. D’abord avec le plateau-repas apporté pour le petit déjeuner, dessus : des fruits et un muffin, rien d’extraordinaire sauf une sorte de beignet froid. Enfoncée dans la pâte brillante d’huile, une brochette de poulet brun foncée, avec une espèce de sauce étrange qui ressemble à s’y méprendre à de la raclette agrémentée de sauce tartare… À 10 heures du matin, il n’y a rien de plus appétissant! Malheureusement, je ne peux pas vous rapporter le goût de ce mets, par souci d’hygiène, j’ai préféré ne pas y goûter. Arrivée là-bas, je n’ai pas vraiment pu m’imprégner de l’atmosphère de la ville, car une pluie tropicale m’a empêchée toute promenade et sorties en extérieur à moins d’avoir une envie particulière de prendre une douche! Par conséquent, j’ai demandé à un taxi de me faire visiter la ville. Macao est très contrastée par de grands immeubles ressemblants à s’y méprendre à ceux de Las Vegas et des immeubles très dégradés par l’humidité. Par la suite, je me rends dans un grand hôtel casino dans le but d’aller tenter ma chance aux machines à sous. D’un pas très assuré, je me dirige vers une des entrées du casino. A ma grande surprise, un homme m’arrête et me demande mon passeport, il m’annonce alors que je n’ai pas l’âge de jouer, la majorité pour les jeux étant fixée à 21 ans. Le gardien, toujours mon passeport à la main, commence à me décrire physiquement et vestimentairement à tous les gardiens des casinos de l’énorme hôtel afin que je n’aie aucune chance de rentrer dans le casino. Fichée à Macao et sans projet pour l’après-midi, je me décide à faire un peu de shopping avant de me rendre au spectacle réservé depuis la Suisse.
Le lendemain, j’ai pris un bus de tourisme sur deux étages afin de voir la ville. Une chose intéressante à savoir est que Hong-Kong contient deux fois plus de buildings que New York! La ville est surtout constituée de grands immeubles luxueux. Les boutiques haut de gamme sont omniprésentes dans la ville, notamment notre horlogerie suisse! Dans chaque rue, des panneaux publicitaires géants vantent la qualité helvétique. Les Asiatiques sont fascinés par Rolex, Tissot ou encore Parmigiani. Le fait de se retrouver à l’autre bout du monde et de voir écrit en immense sur une façade Le Locle ou encore Fleurier est assez insolite. Un autre fait curieux est que les nombreuses domestiques, qui viennent souvent des Phillipines se retrouvent en masse dans la rue, assises par terre, juste pour le plaisir d’être ensemble lors de leur jour de congé. L’effet est assez étonnant. En passant dans les rues, on se rend également parfaitement compte que la Chine est le pays le plus peuplé du monde. Les quartiers grouillent de gens! Amis claustrophobes, abstenez-vous! Mais ce qui m’a, finalement, le plus impressionnée, c’est le luxe presque insolent qui règne dans toute la ville, alors que la Chine est connue pour son régime politique difficile… Pour mieux me rendre compte de la vie d’un Chinois ordinaire, je me suis rendue à Kowloon qui est l’autre partie de Hong-Kong, de l’autre côté de la baie. La traversée se fait en à peine dix minutes avec un bateau typiquement chinois. Kowloon est en quelque sorte beaucoup plus chinois, les immeubles sont moins luxueux et les panneaux sont tous écrits en mandarin.
Pour bien commencer l’année, je me suis accordé une sortie en San Pan, un bateau typique de la région. Une ethnie vit même sur ces petits bateaux. Le trajet consiste en un tour du port pour voir les habitations et un palais chinois sur l’eau transformé maintenant en un énorme restaurant de fruits de mer. Le soir, je me suis à nouveau rendue à Kowloon, mais en taxi cette fois. Il faut passer sous un tunnel qui traverse la baie. Tous les soirs, un énorme marché se dresse dans les rues de Kowloon jusqu’aux environs de minuit. Les stands sont remplis de petits souvenirs: baguettes, bracelets en jade, gris-gris, éventails et des centaines de coques pour smartphones et autres gadgets informatiques. C’est une sortie vraiment pittoresque et enrichissante.