Eclairage

Le combat au féminin, toujours d’actualité ?

Alors que certains semblent considérer le féminisme comme un combat qui s’essouffle pendant que d’autres manifestent seins nus dans les rues pour défendre leur droit à l’égalité, L’article.ch a arpenté pour vous les couloirs de l’Université de Neuchâtel afin de recueillir l’avis de jeunes étudiants sur la question.

Croisés dans le train, autour d’un café ou planchant sur un cours de statistique, ils ont tous accepté de nous livrer leur vision du féminisme d’aujourd’hui…

Aurélie, 19 ans

«Pour moi, le féminisme c’est vouloir que la femme soit l’égale de l’homme. Ce n’est pas mettre la femme en avant par rapport à l’homme, mais j’ai l’impression qu’on est obligé de le faire pour arriver à une égalité. Notre génération a parfois l’impression que le combat est terminé, mais je ne pense pas que ce soit le cas, il y a toujours des inégalités, comme les salaires par exemple. Ca va bien évidemment de mieux en mieux, mais la parité n’est toujours pas une évidence. Personnellement, je me vois comme une féministe, cela me semble aller de soi dans le sens où je veux être à égalité avec les hommes. À mon avis, le plus juste serait de répartir les rôles à cinquante pourcent chacun, pour la garde des enfants par exemple. »

 

Sidney, 19 ans

« Il me semble que le combat féministe n’est pas encore terminé, qu’il n’est pas désuet, et que les femmes se doivent de le mener, mais pas seules. Je pense que les hommes doivent les aider dans cette lutte, par exemple dans l’objectif d’obtenir des salaires égaux. Je ne me suis jamais vraiment impliqué pour la cause féministe, peut-être parce que c’est plus difficile de donner de sa personne lorsque l’on n’est pas touché soi même, mais je pense que les réformes devraient surtout se passer au niveau politique. »

 

 

Chloé, 21 ans

« De mon côté, je me considère comme une féministe, mais je regrette d’avoir à l’être car, pour moi, l’égalité devrait aller de soi, être normale. Je pense que l’image que l’on a de la lutte féministe aujourd’hui, c’est celle d’une revanche des femmes sur leur condition passée. Il me semble toutefois qu’il s’agit d’un combat légitime, parce que dans bien des domaines l’égalité n’est pas encore atteinte. Je crois qu’il faut viser un juste équilibre entre les deux sexes, sans donner la prédominance à la femme, et éviter ainsi de faire ce que l’on reproche aux hommes d’avoir fait dans le passé. »

 

Luca, 21 ans

« Avant tout, je pense que sur cette question le point de vue des femmes prévaut. Mais personnellement, je pense qu’il s’agit d’un combat important, comme toutes les luttes pour l’égalité, et qu’il y a encore beaucoup à faire au niveau international. Pourtant, en Suisse il me semble que la parité est là. Je crois que le féminisme était un combat nécessaire mais qu’il est arrivé à un tournant aujourd’hui, et doit maintenant se redéfinir. Pourquoi ne cibler que les droits des femmes et pas ceux de tous les individus ? J’ai un esprit égalitaire, mais il me semble que la cause féministe ferme parfois la porte à d’autres luttes tout aussi importantes. De plus, le féminisme peut s’avérer assez violent parfois, et être perçu comme étant en opposition avec les hommes, au lieu de chercher l’accord entre les deux genres. Et il y a aussi de temps en temps quelques inégalités dans l’autre sens, du côté du droit de la famille par exemple. Le père n’a pas beaucoup de place il me semble, alors qu’aujourd’hui les mentalités changent et que de plus en plus d’hommes ont envie d’être père au foyer. Et en cas de divorce, le père n’a aucun droit. »

 

Helena, 22 ans

« Je pense que le féminisme est un combat qui est toujours d’actualité. Beaucoup d’inégalités subsistent du côté du statut social de la femme, sur des questions comme le salaire ou la place dans le monde du travail par exemple. Pour moi, le féminisme consiste en l’affirmation que la femme ne vaut pas moins que l’homme, et qu’elle a droit aux mêmes avantages. »

 

 

Paul, 19 ans

« A mon avis, le féminisme a encore aujourd’hui raison d’être puisque la parité, rien que du côté des salaires par exemple, n’est pas atteinte. Le combat est donc légitime. Je me considère comme un féministe, dans l’idée où je traite les autres comme j’aimerais que l’on me traite. Et, en tant qu’adulte, je ne peux pas me satisfaire d’une situation qui comporte une inégalité injustifiée. Par contre, j’ai tendance à respecter les règles de la galanterie, que je considère comme une sous-catégorie de la politesse adressée aux femmes et une manière de valoriser la personne en face de soi. Dans ce sens-là, je ne cherche pas forcément l’égalité dans les usages courants. »

Propos recueillis par Nina Urfer

Photos : Nina Urfer

Pérou

Une journée à Lima

 

Lima n’est pas qu’un nuage gris! La capitale péruvienne propose un métissage intéressant. La culture s’y royaume. Le palais s’y régale. Une promenade sur l’Avenida Arequipa montre ainsi une partie des particularités de la première ville du continent sud-américain.

Lima n’est pas qu’un nuage gris! La capitale péruvienne propose un métissage intéressant. La culture s’y royaume. Le palais s’y régale. Une promenade sur l’Avenida Arequipa montre ainsi une partie des particularités de la première ville du continent sud-américain. Elle s’étend du centre historique au quartier plus chic de Miraflores. C’est également une bonne astuce pour voir l’essentiel de la métropole en une journée.

En Amérique latine, beaucoup de voyageurs vous diront qu’ils n’ont pas aimé Lima ! C’est gris. C’est triste. C’est trop grand. Naturellement, la majorité des bâtiments ne montrent pas un visage favorable et le bruit typique des mégalopoles n’améliore pas cet avis. Particulièrement quand il s’agit d’aller d’un quartier à l’autre à pieds. Toutefois, l’itinéraire qui suit vous prouvera le contraire.

Ainsi, la Plaza de Armas, où débute la traversée, mérite le détour et contredit déjà l’argument des édifices gris. En effet, elle n’a nulle égale historique puisqu’elle est la première place centrale construite sur le continent. On y voit notamment l’immense Palacio del Gobierno imposer son autorité et la Catedral sa beauté. Autre point d’intérêt, la Casa de la Literatura Peruana qui se trouve à quelques trois minutes dans un édifice jaune fraîchement inauguré. Elle propose ainsi une exposition qui retrace l’histoire du Pérou au travers des courants littéraires. Mais quelques connaissances d’espagnol sont toutefois nécessaires pour une visite indépendante. Autrement, le site internet de l’édifice permet certainement d’avoir un guide anglais gratuitement comme il le propose dans la langue de Cervantes.

Après ce petit écart de la route initiale, on peut se perdre tranquillement vers la belle Plaza San Martin tout de blanc vêtue. Dans les petites rues adjacentes, les librairies de seconde main ne manquent pas pour remplir rapidement votre sac d’un bouquin. C’est pourquoi la place mérite un coup d’œil et quelques minutes d’attention. Et puis, la curiosité continue et emmène bientôt vers le magnifique Parque de la Exposicíon qui contredit en partie l’argument du bruit. À l’entrée de celui-ci se trouvent notamment l’excellent Museo de Arte et le tout nouveau Museo Metropolitano. Ces trois lieux immanquables se trouvent justement à côté de l’Avenida Arequipa qu’il suffit de suivre pour rejoindre Miraflores.

Tout au long de l’Avenida Arequipa défilent dès lors les quartiers principaux de Lima : Central Lima, San Isidore et Miraflores. La promenade permet notamment d’observer les différences entre les quartiers. Car il faut savoir que chacun d’entre-eux possède leur propre Maire, ce qui signifie que les priorités sont toujours différentes. Tout d’abord, Central Lima où l’histoire est reine comme vous l’aurez compris plus en aval de cet article. Ensuite, San Isidore où le silence semble primordial en vue des affiches annonçant une amende salée en cas de klaxon importun. Même les crieurs des bus baissent le ton alors qu’ils ont généralement une voix forte pour attirer les passagers. Ce quartier se développe peu à peu en centre artistique. Pour preuve, les nombreux centres culturels et les galeries d’art qui pullulent notamment le long de l’Avenida Caminoreal, proche du Golf Club de Lima.

L’avenue continue encore jusqu’au Parque Kennedy dans Miraflores. D’un quartier tranquille, nous passons alors dans une zone plus active et plus touristique. Elle est notamment connue pour sa vie nocturne et ses boutiques. Néanmoins, les coûts quotidiens augmentent en même temps que le luxe se lit sur les bâtiments de la région. Miraflores offre tout de même l’une des plus belle jetée de Lima. Elle est notamment atteignable par l’Avenida José Larco. Tout au bout de celle-ci, au bord de l’Océan, sur les falaises, les parcs ne manquent pas d’impressionner et la vue sur l’horizon est imprenable. Particulièrement quand le ciel se découvre et offre, au soir, un crépuscule sur le Pacifique.

Enfin, pour les voyageurs de passage, Miraflores héberge encore la maison du South American Explorers, à la Calle Piura 135. Il s’agit d’une association non lucrative qui prodigue de l’information de grande qualité pour toute l’Amérique latine. Ils se sont notamment spécialisés pour renseigner les Backpackers en particulier et possèdent entre autres des cartes géographiques, une bonne bibliothèque pour échanger des livres et des compte-rendus de voyageurs.

La promenade se termine après ce saut dans une mine d’information ou simplement la fin de l’Avenida Arequipa. Néanmoins, je me permets maintenant de vous recommander de continuer votre promenade jusqu’à Barranco. Ou carrément, de loger dans ce quartier bohème plus agréable et plus tranquille. Il est également bien desservi par les transports publics. Il offre, de surcroît la plus belle descente piétonne vers l’océan, des cafés merveilleux comme La Bodega Verde et quelques restaurants plus que délicieux dont le rustique et plus caché Restaurante Rafo. Et puis vous pouvez aussi remonter toute la ville à pieds en atteignant d’abord Miraflores en longeant l’océan et puis en empruntant l’Avenida Arequipa.

Toutes ces raisons et bien d’autres font que Lima connaît des éclaircies ! Certes, le soleil n’y brille pas tous les jours mais le métissage présent dans ses avenues et dans ses rues invite le voyageur à s’y attarder pour la cause culturelle. Il faut encore rappeler que Lima est la capitale gastronomique d’Amérique latine. Enfin, je vous garantis que le titre n’est pas volé. En effet, les cerviches, un plat de poissons crûs présent un peu partout, et autres délices marins, mélangés parfois aux épices asiatiques et européennes, le prouvent et ne laissent aucune bouche insensible.


Plus d’informations:

 

Lima: http://www.enlima.com

La Casa de la Literatura Peruana : http://www.casadelaliteratura.gob.pe

Museo de Arte: http://www.mali.pe

Museo Metropolitano: https://www.facebook.com/pages/Museo-Metropolitano-de-Lima/223846547692079

South American Explorers: http://www.saexporers.org

La Bodega Verde: https://www.facebook.com/labodegaverde