Édito

L’intelligence émotionnelle : boulot, boulot…

Comme l’exprimait certains scientifiques, on pourrait croire que donner cours à nos émotions ou mettre en fonctionnement notre « intelligence émotionnelle » serait la formule magique pour bien vivre.

Cette façon de se comporter serait essentielle pour avoir une vie équilibrée, aussi bien personnelle qu’en société ou au travail. Le rôle joué par nos émotions dans la vie quotidienne devrait nous assurer une optimisation de notre fonctionnement. Théoriquement, elles augmentent les chances de survie, améliorent la prise de décisions et enfin elles jouent aussi un rôle favorable, dans nos relations sociales.

Mais à chacun de nous il s’associe un passé plein d’expériences qui façonnent l’organisation de nos schémas de pensée.

Quelquefois, les émotions qui nous gouvernent, nous enferment, nous rendent fous… Ces ressentis qui nous donnent la sensation d’intensité, la preuve illusoire que nous existons, le moyen d’entrer en contact avec le monde, les autres, nous-mêmes… Certains disent qu’il existe des émotions authentiques qui auraient leur juste place… D’autres parlent d’émotions superficielles, manipulatrices, non adaptées… et beaucoup proposent des explications, des modes d’emploi, des pistes de réflexion… Comment s’y retrouver dans ce dédale de théories et de pratiques ?

Il faut travailler. Oui, en étant des êtres grégaires il faut apprendre à doser quelque-chose d’aussi naturel que nos émotions.

Le processus n’est de loin pas facile. Avant de les décoder, il faut déjà comprendre ses émotions. S’accorder un temps pour laisser vivre ce qui nous arrive, a un effet bienfaisant. Ainsi, écouter la tristesse ou la déception face à tel événement, les laisser s’exprimer comme elles sont en nous, peut nous aider à trouver l’issue favorable qui permettra de nous adapter à la situation ou de traverser la difficulté. Tandis que si ce ressenti est refoulé parce qu’il n’est pas agréable, il va rester là, encombrant notre sensibilité, sans que nous en ayons conscience.

Les émotions se manifestent volontiers sous forme de sensations physiques (tension dans le corps, mal de tête ou de ventre, cœur qui bat…), mais on n’identifie pas toujours que ces signes sont l’expression d’une émotion. Donc, il faut leur donner un nom, analyser si elles sont positives ou le contraire, faire acte de la situation, repérer le facteur déclencheur, les redimensionner, faire un lien, si possible, avec nos expériences de l’enfance…

À notre grande surprise, l’intelligence émotionnelle n’est pas «naturelle». Il y a des lois, des règles, des manières de se parler à soi et aux autres qu’on devrait apprendre pour pouvoir bien vivre.

Alors, si vous avez des émotions et un peu (beaucoup) de temps, au Boulot !

V.Va.

 

Actualité

La technologie et les enfants

Comment inculquer à nos enfants le plaisir de jouer simplement sans les empêcher d’évoluer dans cette société qui est la leur?

« A l’école, tout le monde en a… ». Qui n’a jamais mis en avant cet argument à ses parents pour obtenir LE truc à la mode: maison de poupée, ballon de foot, cartes pokémon, princesse Raiponce, jeu vidéo…. Tous les enfants ont ce désir d’avoir ce que les autres ont, mais la différence aujourd’hui c’est que pour être cool il faut posséder des objets électroniques souvent chers et pas vraiment adaptés aux petits. Quoique… de plus en plus, les grandes marques en la matière se portent à l’écoute des besoins des enfants et créent des objets à leur mesure: jeux éducatifs sur tablettes, livres électroniques, exercices de vacances ou jeux de société sur écran… En résumé, tout ce qu’on avait en main propre à l’époque, se retrouve enfermé derrière un écran. Quel dommage diront les anciens de ne pouvoir sentir l’odeur d’un livre ou encore de ne plus jouer dehors avec rien d’autre qu’un bout de bois. C’est vrai, c’est triste… triste pour les enfants qui ne savent plus s’amuser autrement et ne connaîtront ainsi jamais les aventures réelles qu’ont vécus leurs prédécesseurs. Mais ne faisons pas de généralité, ce genre de cas reste rare et beaucoup d’enfants continuent de s’amuser entre eux tout en aimant les jeux vidéo ou les smartphones de leurs parents de temps en temps. Tout est une question de juste milieu, surtout qu’au jour d’aujourd’hui il est difficilement possible d’échapper à la pression sociale de consommation; à moins de vivre en autarcie et de couper ses enfants du reste du monde.

Par ailleurs, l’ipad et tous ses congénères peuvent aussi s’avérer être de véritables alliés pour les parents. Ils permettent de contenir les crises des enfants et ce, à n’importe quel moment. Dans le bus par exemple: l’enfant ne tient plus en place et commence à crier. Un iPad pourra le calmer dans une salle d’attente aussi, ou dans le train, dans la voiture quand on part en vacances… En bref, dans de nombreuses situations critiques. Moyens de pression, de punition, ou encore manière de récompenser l’enfant, les objets électroniques, s’ils sont bien utilisés, peuvent devenir une aubaine pour les parents, à condition qu’ils soient employés avec modération afin qu’ils conservent au mieux l’impact qu’ils ont sur les enfants. A trop les utiliser, les enfants s’y habituent et les jeux électroniques deviennent à leurs yeux de simples jouets landa.

En conclusion, il est difficile d’écarter complétement ses enfants de l’évolution fulgurante de la technologie sous peine de les exclure de la société. Cependant, à force de les exposer au monde virtuel de plus en plus jeunes, les enfants sont vite projetés  dans un univers complexe qui ne cadre pas avec l’innocence naturelle de l’enfance. La clef résiderait donc en la capacité des parents à faire la balance entre une éducation simple faite d’activités variées et naturelles et des moments de détentes devant un bon dessin-animé ou un jeu éducatif sur iPad, tout comme nos parents le faisaient à l’époque avec feu les cassettes VHS. Mais il ne faut en aucun cas que l’éducation et l’apprentissage que les parents apportent aux enfants, soient remplacés par une voix off, au risque de transformer ses enfants en véritable robot. De plus, les plus beaux souvenirs de l’enfance, s’illustrent aux travers des expériences faites dans la vraie vie; les joies, les peines, les échanges, les jeux, l’apprentissage, l’école, en bref dans tout ce qui constitue le quotidien d’un enfant épanoui. N’oublions pas que l’enfance, dans ce qu’elle a de plus pure, est le véritable berceau de l’être, le commencement du futur. Son innocence nous emmène jusqu’aux portes de la vie; l’esprit y apprend l’intérêt des choses aussi naïves qu’elles puissent paraître, alors que le corps y assimile le mouvement et la dimension de l’espace. Une enfance réussie passe par le développement de son être, la réflexion faite sur le monde qui nous entoure; et surtout, le sentiment que les portes passées, nous ne serons pas seul à affronter le monde nouveau mais qu’il y aura toujours quelqu’un pour penser à nous et nous guider sur le chemin qui est le nôtre. Aucune technologie aussi poussée soit-elle ne pourra remplacer une enfance faite de bonheurs simples mais vrais. Aucun programme éducatif sur tablette ne pourra remplacer une éducation faite par des vrais parents. En somme, la technologie chez les petits doit rester un loisir comme un autre et ne surtout pas être utilisé au détriment du reste.

LG