Interview

Métier du 21ème siècle : Coach de vie

Vous avez des problèmes de motivation, d’organisation, de confiance en soi ? Vous peinez à trouver un emploi ? Vous ne parvenez plus à communiquer avec votre ado ? Vous n’êtes pas satisfait de votre vie actuelle, de votre couple? Allez voir un coach de vie. Après les coaches de sport et d’entreprise, voici venue l’heure des coaches de vie. Mais qui sont-ils et que font-ils exactement ? Interview avec Danièle Laot Rapp, coach de vie.

L’article.ch: Comment définiriez-vous la profession de coach de vie et dans quelle mesure est-ce différent d’un psychothérapeute?

Danièle Laot Rapp : Un coach de vie est un professionnel qui accompagne une personne pas à pas dans la résolution de problèmes et l’atteinte d’un objectif. Il est essentiellement tourné sur l’ici et maintenant et sur les décisions concrètes que son client doit prendre pour améliorer sa vie, afin la rendre plus positive. Un coach de vie ne détricote le passé de la personne mais se tourne essentiellement vers le  futur. Bien sûr, si en faisant l’anamnèse ou même en cours de coaching, je me rends compte qu’une personne en a besoin, je l’invite à aller consulter un médecin. D’ailleurs des psychiatres qui m’ont même envoyé des clients pour suivre un coaching, notamment des personnes qui ont été exclues du milieu du travail suite à un « burn out »d’autres raisons et qui cherchent de l’aide pour se réintégrer dans la société. Certains clients font parallèlement un coaching et une psychothérapie.

L.ch : A qui le coaching est-il destiné ?

D.L.R. : Le coaching est destiné à tout le monde. Mes clients ont minimum 15 ans, hommes, femmes, couples, familles, de tous les milieux. Ca peut concerner vraiment n’importe qui. J’ai régulièrement une approche familiale pour les adolescents et jeunes adultes. Par exemple prenons le cas d’un jeune adulte qui a terminé ses études, qui peine à trouver son premier emploi et qui n’a donc pas d’indépendance financière et vit chez ses parents. Cela peut vite créer des problèmes soit parce que les parents en ont assez de le voir rester à la maison, soit au contraire, parce que les parents en font trop. J’ai souvent comme clientes des mamans qui s’occupent non seulement de l’intendance, du ménage et du linge de leur fils ou fille adulte mais qui en plus rédigent des CV, des lettres de motivation, etc . Cela engendre des conflits au sein de la famille.

L.ch : Quelles méthodes utilisez-vous ?

Le coaching se fait par questionnement. Je pose des questions au coaché avec des méthodes très précises de manière à l’aider à créer des solutions qu’il n’avait pas entrevues par lui-même ou qu’il croyait tout simplement impossibles. Pour y parvenir j’utilise, en plus du questionnement, beaucoup d’outils différents, comme la PNL (programmation neurolinguistique) qui est une forme de psychologie appliquée et d’étude du comportement, l’analyse transactionnelle ou encore l’EFT (Emotional freedom technics), une technique de libération émotionnelle qui permet de travailler avec les énergies par tapotements sur les méridiens comme dans la médecine chinoise. Bref j’utilise beaucoup d’outils différents mais très concrets.

L.ch : Qu’est ce qui vous a donné envie de faire ce métier et qu’est ce qui vous plait dans votre travail?

D.L.R. : Ce qui me plait c’est vraiment d’aider les gens à trouver des solutions à leurs problèmes et ainsi que de les guider pour améliorer leur situation actuelle. On va d’un état présent à un résultat espéré et désiré. Ce n’est pas une révolution mais une évolution. Ce que j’aime aussi énormément dans le coaching c’est que la personne obtient des résultats rapidement. Le coaching est quelque chose de très contextualisé et structuré de façon à parvenir rapidement à un résultat. Ca ne va pas durer des années.

L.ch : Comment se déroule un coaching et quelle est la durée en moyenne?

D.L.R. : Une séance dure entre une heure et une heure trente. En général, il faut une séance tous les 10 à 15 jours. En moyenne une personne fait 12 séances, ce qui équivaut à une durée de 5 ou 6 mois. Les séances se déroulent soit en face à face dans mon cabinet soit via skype. Lors de la première séance je me présente, nous faisons connaissance et j’explique comment va se dérouler le coaching. J’utilise ensuite un premier outil pour faire le point de la situation de vie du client. Nous mettons au point une convention de coaching et nous définissons le nombre de séances requis pour y arriver.

L.ch : Quelle formation avez-vous suivi pour devenir coach et quelles sont d’après vous les qualités nécessaires pour être un coach de vie ?

D.L.R. : J’ai été formée par un institut parisien qui s’appelle « Coach Up institut ». J’ai d’abord fait 3 ans de formation en alternance suivit d’une formation continue permanente. Pour moi, un coach doit être vraiment à l’écoute, être capable de bienveillance, de non jugement, d’humilité et également de curiosité autant envers le client pour le comprendre que de curiosité pour de nouveaux outils à utiliser. Je pense que l’optimisme et de l’enthousiasme sont aussi importants. Il faut que chaque fois qu’un nouveau client arrive, le coach se dise « il va réussir ». Le coaching vient du sport et un entraineur qui ne croit pas en son champion ne devrait pas l’entrainer. Pour le coaching de vie c’est pareil.

L.ch : Le titre de coach n’est pas protégé et beaucoup de personnes sans formation se l’attribuent. Qu’en pensez-vous et  comment une personne peut- elle différencier un coach formé et un coach autoproclamé ?

D.L.R. : Je pense que la première chose à faire est de se renseigner et de voir déjà ce que fait concrètement le coach en regardant son site internet ou en lui posant des questions comme par exemple ; « Ou avez-vous été formé ? Par qui ? Est-ce que vous faites partie d’une association professionnelle de coaches? » Il existe beaucoup d’associations de coaches professionnels et je fais moi-même partie de la société romande de coaching ici en Suisse. On peut aussi regarder les diplômes et titres de formation obtenus. Il faut aussi se sentir à l’aise avec le coach, c’est un facteur important.

L.ch : Que diriez-vous à une personne sceptique, qui ne croit pas que le coaching fonctionne vraiment ?

D.L.R. : Tout d’abord j’ai moi-même été coachée dans le cadre de ma formation, et je peux vous dire que ça m’a changé la vie. Il est très important que la personne prenne conscience qu’un coaching ne fonctionne que si elle s’investit et que ce n’est pas le coach qui fait le travail. Il est là pour accompagner, guider, proposer des outils, aider la personne à découvrir ses propres ressources et  à les mettre en œuvre. Ce n’est en aucun cas un consultant ni un conseiller. Un coach qui dit à ses clients comment se comporter et ce qu’ils doivent faire n’est pas un coach. J’ai plus de 5000 heures de coaching derrière moi et une immense majorité des gens a été satisfaite et surtout a changé, trouvé des solutions,  amélioré sa vie, trouvé un travail, fondé une entreprise, amélioré sa vie de couple.  Je suis souvent bluffée par les résultats qu’arrivent à obtenir mes clients.

Propos recueillis par Sandrine Sekarski

Reportage

Vivre sans déchets ? L’incroyable défi d’une famille américaine

Vivre sans déchets, est-ce possible ? Il s’appelle « Zero Waste Home », littéralement la maison sans déchets ; le projet de la famille Johnson est mondialement connu. Aperçu.

A l’heure des sacs poubelle taxés, réduire le volume de ses déchets est devenu une préoccupation centrale pour la population. Alors que certains s’y mettent progressivement, d’autres ont décidé d’en faire un défi. Béa Johnson, expatriée française aux Etats-Unis, et sa famille l’ont relevé depuis trois ans. De la taille de leur maison aux déchets qu’ils y amènent en passant par leurs consommations, chez les Johnson, le mot d’ordre est réduire. Voici comment Béa Johnson a réussi l’impossible, vivre sans poubelle.

La première étape est de se diriger vers les magasins qui offrent la possibilité d’acheter en vrac. Une pratique qui, selon Béa, a de nombreux atouts, au-delà du simple avantage financier. En effet, on peut ainsi acheter la quantité désirée, sans être dépendant des (trop grandes) quantités mises sous emballages. Satisfaite, Béa a ensuite sauté le pas et décidé de considérablement réduire ses déchets, malgré les réticences de son mari. Comme beaucoup de gens, ce dernier pensait que vivre avec l’objectif de ne pas produire de déchets serait un trop grand effort, à la fois en terme d’énergie et de coûts. Béa a toutefois prouvé le contraire. Ajustement un peu difficile au début, toute la famille s’y est habitué. Vivre sans déchets ménagers est alors devenu naturel.

Pour ne plus utiliser de sachets plastiques et autres emballages, Béa s’est armée de sac en tissus, bocaux et bouteilles qu’elle remplit. Céréales, farines, poisson, viande, fromage, shampoing et savons, chaque produit a son bocal. Pour atteindre son objectif, elle fabrique le maximum elle-même : cookies, pizzas mais aussi produits de nettoyage, dentifrice et maquillage. Dans la salle de bain les cotons ouate ont été remplacés par des disques de cotons lavables et les brosses à dents sont en bois, compostables. Et les malheureuses pubs qui atterrissent dans la boîte aux lettres de la famille Johnson repartent directement à l’expéditeur, sommé de ne plus rien envoyer. Finalement, pour cette famille, de l’envoi des factures à la location de DVDs, le maximum se fait par internet, pratique qui ne génère pas le moindre déchet.

Vivre sans déchets, est-ce toutefois vraiment possible ? A l’heure actuelle, cela semble difficile. En effet, peu de magasins en Suisse offrent la possibilité d’acheter en vrac et le temps où l’on faisait remplir sa bouteille de lait est malheureusement révolu. Or, même si l’élimination complète des déchets ne semble pas réalisable, chaque petit pas est important. S’orienter vers de petits magasins qui sont d’accord de vous mettre votre fromage directement dans votre boîte ou aller au marché avec votre panier, voilà déjà un premier pas. Béa encourage aussi les gens à partager leur volonté de réduire les déchets avec les directions des supermarchés, afin qu’ils réduisent les emballages ou proposent des solutions permettant à chaque individu de remplir ses contenants. Il est essentiel de se rendre compte que les changements ne se font pas du jour au lendemain, la famille Johnson en témoigne.

C’est la mentalité au complet qui doit changer. En décidant de vivre sans produire de déchets on apprend aussi à faire des choix et à renoncer à certains articles à cause de leur empreinte écologique. Aux dires de Béa, zéro déchet signifie : d’abord réduire, puis réutiliser et finalement recycler. Recycler est un bon début mais ce n’est pas la solution. Le recyclage demande beaucoup d’énergie et coûte cher. Il faut prendre le problème à la source et réduire les déchets de notre consommation. Ne croyez toutefois pas qu’on en devient moins heureux. Selon Béa, c’est même tout le contraire. Se débarrasser de ce dont ils n’avaient plus besoin pour ne garder que le minimum, décider de se désencombrer et se détacher des possessions matérielles, voilà qui a rendu la famille Johnson clairement plus heureuse.

En changeant son mode de vie Béa fait désormais des efforts écologiques sur de nombreux points en même temps. En souhaitant acheter des produits sans emballages elle s’est dirigée vers de plus petits magasins qui vendent en vrac et des marchés, elle consomme ainsi désormais des produits locaux et de saison.

C’est tous les aspects de sa vie qui s’en sont trouvés changés : de la consommation à la manière de vivre.

Les 5 « R » de Béa – la clé du projet Zéro Déchet

–       Refuser les choses dont on n’a pas besoin

–       Réduire ce dont on a besoin

–       Réutiliser

–       Recycler ce qui ne peut ni être refusé, ni réduit, ni réutilisé.

–       Remplir le compost

S.H.