À l’eglise du Pasquart de Bienne une page d’histoire suisse a été évoquée, et non des moindres. «le Réduit National».
Viviana von Allmen
L’association «Présences», lors de sa conférence de presse, a présenté les travaux de Daniel Wietlisbach photographe et Maurice Lovisa architecte EPFL sur les fortifications dans les Alpes suisses. Ils ont été mandatés par le DDPS (Département fédéral de la défense, de la protection de la population et du sport) pour recenser et garder en mémoire les grandes ouvrages fortifiés de la deuxième guerre mondiale.
Depuis plus de 4 ans Daniel Wietlisbach photographie des tunnels, galeries et cantonnements avant qu’ils ne soient fermés, ou transformées à d’autres fins. La participation de l’architecte EPFL Maurice Lovisa a été de dénombrer ces constructions selon des critères architecturaux, archéologiques et écologiques.
La position de notre pays, qui ne pouvait accepter la possible invasion par l’armée allemande, a fort encouragé la rapidité de ces constructions. Les entreprises commanditées pour la réalisation des ouvrages fortifiés dans les Alpes ont commencé leurs constructions dans les années 40. Les travaux ont été achevés dans les années 50 et modernisés en 1960. Le plus grand nombre ont été abandonnés à la fin de la guerre froide. Depuis quelque temps l’armée estimait que la maintenance de ces lieux était très onéreuse. D’ailleurs aujourd’hui, le plus grand de ces bunkers au Saint Gothard est devenu un luxueux hôtel. Des autres ont été utilisé pour le stockage de différentes matières. Mais il y en a encore un qui fonctionne comme «Centre de back up». Des entreprises privées peuvent louer ces espaces pour protéger leurs archives.
L’importance de ce travail de recensement d’une partie de notre patrimoine est de permettre à la population de ne plus avoir de mythes par rapport aux activités de l’armée. «Je suis convaincu que ces ouvrages sont les châteaux du XXe» déclare Maurice Lovisa.
Daniel Wietlisbach considère que les photos, toutes en noir et blanc, reproduisent une réalité plus crédible.«Les photos montrent le substantiel des lieux» explique le photographe. Dans ces Réduits la simplicité, l’austérité et le fonctionnement étaient de mise. On peut encore lire sur un des nombreux panneaux «Qui ne se tait pas endommage la Patrie»
Bien que ’armée n’a pas encore envisagé de créer un site Internet sur « Le Réduit », le service des archives fédérales se tient à disposition du public pour toute information. Pour la génération ayant vécu cette période mouvementée du siècle passé ces archives auront certainement une valeur plus que symbolique. Comme les timbres postes imprimés durant la guerre, le peuple suisse s’identifiait avec le symbole de «Tenir».