Viviana von Allmen
Le dérèglement du climat n’est pas tout, il y a encore misère et précarité qui se développent, retraites et choc des générations, malbouffe, marées noires et autres catastrophes industrielles, nucléaires ou biologiques qui nous menacent mais s’il y a bien une pluralité de dominations (politique, économique, patriarcale), c’est le système capitaliste mondialisé qui les entretient. Pour apporter les réponses aux menaces écologiques nous devons bien comprendre l’état du monde afin de le changer, nous devons comprendre ce qui nous a menés là depuis l’apparition du travail jusqu’au totalitarisme marchand qui menace nos vies.
On ne peut se contenter d’approximations idéologiques dans la connaissance de ce que nous devons transformer.
L’Écologie n’est pas un idéalisme mais le matérialisme le plus concret qui exige d’évaluer ses marges de manoeuvre pour construire une régulation du marché et une alternative au salariat.
Le chômage de masse dont nous sortons à peine pose la question du travail, de son désir, mais aussi du caractère cyclique de l’activité dont il faut bien tenir compte pour réguler l’économie. Il faut donc faire l’histoire du travail, de l’esclavage à l’abolition du salariat, ainsi que la théorie des Cycles du Capital, du capitalisme comme cycle de la rente (mobilité, propriétaire, concentration), avant de mesurer les possibilités ouvertes par la révolution informationnelle. Nous ne sommes pas ici dans l’écologie politique car il s’agit d’abord de faire la théorie du productivisme de l’économie et du capitalisme avant de dessiner la révolution écologique à venir.