Une langue internationale, accessible à tous, est-ce possible ?

L’espéranto : une langue peu connue mais répandue sur presque tout le globe. Du Japon au Canada, en passant par le Brésil. Plusieurs fois par année, elle réunit des centaines voire,  des milliers de personnes lors de divers congrès, par exemple, le congrès Universel et le congrès international de la jeunesse. Pourquoi a-t-elle été inventée, comment fonctionne-t-elle, et surtout, intéresse-t-elle les jeunes ? Rencontre avec Mireille Grosjean, présidente de la ligue internationale des enseignants espérantistes et Luc Allemand, 27 ans, étudiant à l’Université de Neuchâtel.

L’espéranto a  été créé par le Dr. Ludwik Lejzer Zamenhof en 1887, dans le but d’introduire une langue internationale et neutre. Sa caractéristique, elle est unique en cela, est donc d’appartenir à aucun Etat. Mais ce n’est qu’une particularité parmi tant d’autres.

Pour fabriquer cette langue, le Dr. Zamenhof a pris des mots de diverses langues comme le français, l’anglais et l’italien, puis il y a ajouté des suffixes, comme par exemple le suffixe « ino », pour les mots féminins, ou le préfixe « ig » qui viennent les deux de l’allemand. D’un point de vue lexical, l’espéranto peut être considéré comme une langue européenne, explique Mireille Grosjean.  Mais en assemblant des préfixes ou des suffixes, toutes les autres langues peuvent se reconnaître. L’espéranto autorise en effet, une certaine liberté, et il est également possible d’inventer de nouveau mots. Cela a permis de faire évoluer la langue au cours du temps. Selon Luc Allemand, l’espéranto est une langue bel et bien vivante, avec sa culture, et qui dévoile petit à petit tout son potentiel.

La simplicité et la logique de la structure est propre à l’espéranto. En apprenant le « tronc » d’un mot, il est possible d’en dériver les mots qui sont liés. Par exemple « patrino » pour mère et « patrina »signifie maternel/le. Cela facilite énormément l’apprentissage de cette langue. Mireille Grosjean et Luc Allemand sont tous les deux d’accord pour dire que cette caractéristique attire du monde. En peu de temps, il est possible de savoir formuler quelques phrases et de voyager en se logeant chez des espérantistes avec le « pasporta servo », qui fonctionne de la même manière que le « couchsurfing ». Tout comme Luc Allemand, Mireille Grosjean a beaucoup de voyagé, et elle se sert de temps en temps du « pasporta servo». Les deux Neuchâtelois se sont rapidement  faits des amis ainsi que leur propre réseau. L’espéranto est une grande famille où chaque membre est accueilli avec joie. Pour l’étudiant c’est « une grande amitié » qui se forme grâce aux rencontres. Dans l’espéranto, les frontières n’existent pas.

Il existe plusieurs manières d’apprendre l’espéranto : via internet, des cours avec des professeurs, ou par des applications. Deux écoles en Allemagne et en Pologne (pays d’origine du Dr. Zamenhof) ont même été jumelées, et elles utilisent l’espéranto pour communiquer.

Les jeunes sont investis dans cette langue, et donnent un avenir assuré, au niveau mondial. En Suisse, la situation est un peu différente, Mireille Grosjean et Luc Allemand pensent que les jeunes sont simplement moins intéressés par les associations, par conséquent ils n’y assistent pas. C’est pour cela que la moyenne d’âge dans la Société Suisse d’Espéranto est assez élevée, la relève n’y est donc pas entièrement assurée. Mais tous deux restent optimistes, car au niveau mondial, les jeunes sont bien présents, ils ne se font pas de soucis quant à l’avenir de l’espéranto.

C.Matter

 

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