Relations Epineuses

Tyrans, complaisants, pointilleux, incontrôlés, obsédés, créatifs, chaotiques, mégalomanes… les patrons règlent votre agenda de travail et votre vie privée au point, parfois, de mettre à dure épreuve votre santé voire votre identité. Que faire ?

Photo : Web 

L’été a déjà perdu toutes ses lettres de noblesse, le bronzage a pâli et la chemise hawaïenne dort au fond de l’armoire. Désormais, 10 mois de dur travail et la routine du boulot qu’on avait oubliée pendant quelques semaines est de retour. On revient : à la cantine, devant la machine à café ; on retrouve l’imprimante qui ne marche pas, ces abominables trajets quotidiens, parfois dans les embouteillages, parfois on est à nouveau empaquetés comme des sardines dans les transports publics, dans le froid…
Pour certains, ce retour au bureau, à l’usine, au magasin est vécu comme le célèbre conte de Kafka «La Métamorphose», à cela suivent les maux de tête, le stress, les heures supplémentaires et les fins de semaines pleines de travail. Quelles que soit les tâches, ce scenario confronte le subordonné à un chef. Cette personne qui se trouve quelques rangs au-dessus sur l’échelle hiérarchique et avec laquelle il faut : vivre, construire et parfois supporter. Mais il faut garder en tête qu’il faut survivre jusqu’aux prochaines vacances. Comment ?

Si vous êtes indépendant, lisez et vous saurez que vous épargner. Si votre chef est correct lisez et valorisez-le.
Les managers ne sont pas que des « chefs » mais ils peuvent influencer votre santé physique, votre hygiène mentale voir votre stabilité familiale. D’ailleurs, ils peuvent profiler aussi votre identité.

Il y a différents type de chefs : des tyrans, complaisants, psychopathes et bien intentionnés, incontrôlés, obsédés, ordonnés, créatifs, mélomanes.Il y a ceux qui vous soignent parce qu’ils ont besoin d’être soignés, ceux qui se perdent dans leur vanité et arborent le succès des autres, des généreux, ceux qui demandent des avis (quand ils se trouvent dans de sales draps), ceux qui sont camarades d’un jour et vous ignorent le lendemain. Dans le domaine du 7ème art des cinéastes nous ont présenté des modèles de chefs de toutes sortes.
Un film récent, Quai d’Orsay de Bertrand Tavernier, fait le portrait d’un chef (un ministre des affaires étrangères français, magnifiquement interprété par Thierry Lhermitte) qui démontre à lui seul toutes les attitudes négatives du chef: imbu de lui-même, profiteur, arriviste, théâtral, grandiloquent, inapte…
Spiderman, de Sam Raimi ; Le diable s’habille en Prada, de David Frankel ; Wall Street de Oliver Stone.

La vie réelle de tout un chacun peut se ressembler à quelques unes de ces situations.

Dans la théorie, il y a différents modèles de leaders :
L’Empathique est sensible, chaleureux et compatissant. Il aime s’occuper des autres, être utile, donner aux autres en s’occupant de leur confort.
Le Technique est logique, responsable et organisé. Il capable de penser avec logique, possède un bon esprit d’analyse et de synthèse. C’est un rationnel très structuré, un pragmatique apprécié pour son sérieux, son sens de l’ordre, son efficacité, son respect des plannings.
Le Persévérant est consciencieux, engagé et observateur. C’est avant tout un homme ou une femme d’opinion et de conviction. Il va au bout de ses projets et vous pouvez compter sur ses engagements et sa parole. Il est capable de défendre son point de vue avec force et ténacité.
Le Rêveur est calme, imaginatif et réfléchi. Il est efficace si les taches sont clairement expliquées et qu’il peut travailler seul. Il garde son calme et son sang froid même dans les coups de tempête.
Le Créatif est ludique et spontané. Rayonnant, enthousiaste, c’est une personne qui aime les contacts, le travail en groupe dans une atmosphère stimulante et
ludique. Il vit l’instant présent et aime jouer et plaisanter.
Dans la pratique le modèle le plus répandu était:
Le classique : je commande et vous exécutez.
Aujourd’hui, et d’après des études de management les chefs sont devenus plus sophistiqués et par conséquence machiavélique « la fin justifie les moyens ». Ils continuent selon le modèle pratique mais, surtout empreints du facteur émotionnel et affectif.

L’employé qui comprend ce jeu deviendra diplomate et ne jugera pas son supérieur.
Bien qu’il y ait toujours deux facteurs qui puissent prêter à confusion.
D’un côté le facteur professionnel, la productivité, les buts, le travail bien accompli. De l’autre une relation humaine. Il est évident que les deux se mélangent quand les acteurs sont, le supérieur et le subordonné. Mais il faut avoir bien clair en tête qu’une relation professionnelle ne colle pas avec une relation personnelle. D’ailleurs la meilleure manière de s’adapter à son chef est de limiter la relation sur le plan affectif et émotionnel. Si on parle de travail, on parle d’une relation professionnelle et non d’une relation personnelle, de surplus elle n’est pas une relation entre pairs. Enfin, le facteur subjacent qui survient dans ce jeu d’imbriquement entre le pouvoir et la résistance, entre la collaboration et la confrontation d’un chef avec un subordonné et vice-versa, est le stress qui atteint la santé mentale et physique.
L’antidote pour de longues journées de travail est de se ressourcer auprès du cercle familial et d’amis. Cette démarche va développer le facteur émotionnel et affectif d’une manière positive.

On ne peut plus s’engager corps et âme dans le poste de travail. Ceci n’est pas une option mais une nécessité qui s’impose car notre évolution sociétaire est fait de segments bien distincts.

V.vA

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