Joute de l’America

Dimanche 7 février 2010 s’ouvrait à Valence la 33ème édition de la « Coupe de l’America ». Cette compétition navale est l’un des plus anciens événements sportifs au monde. La première régate s’est déroulée le 22 août 1851, elle est le résultat d’un défi lancé par les sujets de sa majesté aux expatriés d’outre-atlantique. Le vainqueur fut la goélette « America ». À la question « Qui est le deuxième ? », posée par la reine Victoria, L’histoire raconte que le barreur yankee aurait répondu « Il n’y a pas de deuxième ! ».
Citation qui a visiblement conditionné toute la mentalité de ce sport à travers les âges, à tel point que l’honneur des navigateurs est aujourd’hui défendu derrière une autre barre, celle du tribunal. C’est l’occasion rêvée pour les milliardaires « Bling-Bling » que sont Ernesto Bertarelli (Alinghi) et Larry Ellison (Oracle), de sortir d’autres petits jouets : leurs avocats, afin de prolonger la course dans les tribunaux New Yorkais.
Mais est-ce vraiment une nouveauté que de barrer son yacht au barreau ? Et bien non ! Et, Ô surprise, cela remonte même…à la première course de l’histoire de cette compétition. L’équipage américain avait manqué une marque du parcours, soi-disant mal désignée par les instructions de la course. Cela dit, tous les autres équipages avaient, eux, pris en compte ladite marque. Les Américains argumentèrent sur le manque de clarté des instructions. Les Anglais finirent par s’avouer vaincus. On pourrait encore accabler les représentants de l’époque du « New York Yacht Club » d’avoir utilisé un bateau d’un gabarit favorable, ce qui, si le principe du handicap avait été appliqué, aurait fait gagner l’équipage anglais « Aurora ».
Bref, il semblerait que le véritable défi de la compétition nautique se déroula plus sur le plan administratif que sur le plan d’eau.

Pour en revenir à notre époque, l’équipage d’ « Oracle », a déclaré vouloir revenir à  un format plus traditionnel pour la prochaine édition (pas avant 2013, les événements sont espacés au minimum de trois ans). Concrètement, « une bataille de monocoques » (cela nous changerait du combat de coqs auquel nous avons droit depuis quatre ans), opposant plusieurs « challengers » au « defender ».
Il était temps que les organisateurs se penchent plus sur les traditions sportives qu’administratives de la coupe, pour qu’ils puissent enfin découvrir les véritables plaisirs de la voile.
L.Ch.

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